Drôle de sanctions: l’UE est restée le principal importateur d’énergies fossiles russes en 2022

Malgré les diverses sanctions prises contre Moscou, l’UE était bien le principal importateur d’énergies d’hydrocarbures russes en 2022. L’Allemagne s’illustre particulièrement, derrière une Chine très gourmande en énergies fossiles.
Sputnik
Les chiffres sont cruels. Malgré ses discours assurant que l’importation d’hydrocarbures russes allait être stoppée, l’UE peine à couper le cordon. Les Vingt Sept sont en effet restés les premiers importateurs de gaz, charbon et pétrole russes en 2022, à en croire les données du Centre de recherche sur l'énergie et l'air pur (CREA).
Moscou a ainsi récupéré 315 milliards de dollars grâce aux ventes de combustibles fossiles en 2022, dont 149 milliards provenant des États membres de l'UE. L’Allemagne mène la danse avec 26 milliards de dollars d’importations russes, devant les Pays-Bas (18 milliards) qui ont importé quasi exclusivement du pétrole, et l’Italie (environ 15 milliards d’achats).
La Chine domine néanmoins le classement, avec plus de 55 milliards de dollars de combustibles russes acheté entre février 2022 et 2023. Soit 80% des importations énergétiques de l’Empire du milieu.

Sanctions et crise de l’énergie

L’UE avait commencé à prendre des sanctions contre les hydrocarbures l’été dernier, en imposant d’abord un embargo sur le charbon. Bruxelles avait ensuite pris la même mesure concernant le pétrole livré par voie maritime, avant de souscrire à un plafonnement général des prix de l’or noir. L’achat de produits pétroliers, comme l’essence, le diesel ou le mazout, a également été suspendu le 5 février 2023.
Côté gaz, les livraisons russes ont aussi diminué, surtout après le sabotage des gazoducs russes Nord Stream 1 et 2 endommagés par des explosions en septembre 2022. Le manque de gaz a fait exploser les factures des ménages européens de plus de 300%, a déploré Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne ce 8 mars.
Plus inquiétant pour Bruxelles: Moscou semble avoir définitivement tourné le dos à l’Europe concernant sa politique énergétique, comme l’a récemment déclaré Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères. La Russie, échaudée par le sabotage des Nord Stream, compte désormais se tourner vers de nouveaux partenaires comme l’Inde et la Chine, qui n’attenteront pas à la sécurité de ses gazoducs, a souligné le responsable.
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