Les suspects ont été interpellés en lien avec la préparation d'attentats contre les dirigeants de la Transnistrie, a déclaré ce 9 mars le ministère des Affaires étrangères de la république. Les services spéciaux locaux ont déjoué ces attaques "préparées sur ordre des services de sécurité de l'Ukraine".
Auprès de la chaîne Rossiya 24, le ministre des Affaires étrangères de la république Vitali Ignatiev a expliqué qu'"il était prévu de faire sauter une voiture remplie d'explosifs".
"C'est une voiture d'un tiers qui a été amenée sur le territoire de la Transnistrie. [Il ne s'agissait pas de faire exploser] la voiture du Président [Vadim Krasnosselski], mais si je comprends bien, il s'agissait d'une explosion à côté du cortège présidentiel", a-t-il détaillé.
Des explosifs de fabrication ukrainienne
Tout en projetant de convoquer Kiev concernant les attentats déjoués, Tiraspol a pointé que les moyens pour les commettre avaient été fabriqués en Ukraine.
M.Ignatiev a précisé qu'"il ne s'agit pas seulement d'explosifs, mais aussi de matériel de frappe". Et d'ajouter que l'un des suspects avaient reconnu les faits.
Préoccupations du Kremlin
La tension monte depuis plusieurs semaines autour de la Transnistrie, république russophone non reconnue où est installée une base russe. Dans ce contexte, Moscou a alerté sur une concentration de troupes ukrainiennes à la frontière moldavo-ukrainienne. Un fait qui "préoccupe" le Kremlin.
Le 23 février, le ministère russe de la Défense avait mis en garde contre une invasion de la Transnistrie qui se déroulera "en réponse à une prétendue offensive des troupes russes depuis le territoire transnistrien".
Selon les experts, pas moins de 22.000 tonnes de munitions pourraient être stockées en Transnistrie depuis l’époque soviétique, ce qui peut constituer un objet de possible convoitise de Kiev face à la pénurie d'armes en provenance de l'Occident. Par exemple, en avril 2022, le dépôt de munitions a été pris pour cible dans la république. Des coups de feu ont été tirés en direction de Kolbasna, où celui-ci se trouve, depuis l’Ukraine.
Les origines du conflit en Transnistrie datent de plus d'une trentaine d'années. Peuplée à 60% par des Russes et des Ukrainiens, la république avait demandé la sécession de la Moldavie avant même l'effondrement de l'URSS, craignant que la république ne rejoigne la Roumanie.
En 1992, après une tentative infructueuse des autorités moldaves de régler le problème par la force, Chisinau a perdu le contrôle de cette région à l'issue d'un conflit armé entre forces moldaves et locales.