Une accalmie s’est installée à Tbilissi, capitale de la république caucasienne de Géorgie, où des milliers de personnes se sont rassemblés mardi matin devant le parlement pour protester contre la loi sur les agents étrangers. Un nouveau rassemblement est prévu pour ce mercredi.
Un texte qui divise
Un projet de loi intitulé Sur la transparence de l’influence étrangère a été adopté en première lecture mardi soir.
Ladite loi propose de répertorier les organisations non gouvernementales, les médias et les personnes physiques bénéficiant de financements en provenance d'États étrangers.
Les représentants du parti au pouvoir Rêve géorgien, disposant d’une majorité au Parlement, ont annoncé leur intention de soutenir le projet. Si la Présidente Salomé Zourabichvili appose son veto, les députés se proposent de le surmonter.
Les opposants estiment que son adoption éloignera le pays de l’Union européenne.
Le rassemblement a donné lieu à des échauffourées avec les forces de l’ordre. Les participants ont enfoncé des barrières en fer installées devant l’entrée du parlement en tentant de pénétrer dans sa cour intérieure.
Réponse de la police
Les policiers antiémeute ciblés par des jets de pierres et de bouteilles ont eu recours aux canons à eau et aux gaz lacrymogènes.
Plusieurs agents des forces de l'ordre ont été blessés, leurs matériels ont également été endommagés.
Réaction internationale
Le porte-parole du département d’État américain Ned Price a déclaré que l’adoption de ce texte en Géorgie mettrait en danger le partenariat entre Washington et Tbilissi.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a déclaré que l’Union européenne exhortait "la Géorgie à respecter son engagement en faveur de la promotion de la démocratie, de l'État de droit et des droits de l'homme".
Ses propos ont fait réagir la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova.
"Borrell a déclaré que la loi sur les agents étrangers qui avait provoqué des protestations à Tbilissi était incompatible avec les valeurs de l’UE. On comprend maintenant pourquoi les États-Unis ne font toujours pas partie de l’Union européenne: là-bas cette loi est en vigueur depuis 1938."