Liberté économique: quels pays d’Afrique s’en sortent le mieux?

La liberté économique s’est détériorée dans le monde cette année et l’Afrique ne fait pas exception à la règle, d’après une étude de l’Heritage Foundation. Certains pays du continent s’en sortent pourtant mieux que d’autres.
Sputnik
En ces temps de secousses politiques, la liberté économique se contracte elle aussi de plus en plus. C’est en tout cas la conclusion d’une étude menée par le groupe de réflexion américain Heritage Foundation, qui publie comme chaque année son indice de pays les plus ouverts économiquement.
L’indice mondial est ainsi passé de 60 à 59,3 en 2023, soit le plus bas niveau sur ces deux dernières décennies. À ce petit jeu, l’Afrique n’est pas à la fête. Un seul pays du continent est classé dans la catégorie "principalement libre": Maurice. L’État insulaire, souvent considéré comme un paradis fiscal, occupe la 26e place du classement, sur 176 pays examinés.
La Côte d’Ivoire, le Botswana et la Tanzanie tirent également leur épingle du jeu, classés dans la catégorie "modérément libre", au même titre que d’autres pays européens comme la France ou l’Italie.
Le Botswana, 52e du classement mondial, peut notamment compter sur un "pouvoir judiciaire indépendant" à même de faire respecter les droits de propriété, souligne l’Heritage Foundation. Un pilier de la liberté économique qui fait défaut à la Côte d’Ivoire (81e), où la corruption et la faiblesse de la justice ont tendance à freiner le libéralisme économique.
Parmi les mauvais élèves africains, on retrouve par ailleurs quelque poids lourds économiques du continent, comme l’Algérie ou le Zimbabwe, qualifiés d’"économies réprimées". Alger se voit en particulier reproché son protectionnisme à tout crin et le manque de diversité de sa base économique. Le pétrole et le gaz continuent en effet de représenter 95% des recettes d'exportation et plus de 30% du PIB national.

Les États-Unis chutent comme jamais

Au-delà du continent africain, l’indice 2023 est également marqué par la chute sans précédent des États-Unis. Le pays par excellence de la liberté économique ne l’est plus vraiment. C’est désormais le 25e pays le plus libre du monde économiquement, loin derrière les champions suisse, taïwanais ou singapourien.
Le pays de l’Oncle Sam paie ses dépenses publiques incontrôlées, qui ont entraîné une augmentation du déficit et de la dette. La restauration de la liberté économique américaine nécessitera d’importants changements, pour réduire la mainmise de l’État, note l’étude.
"Le monde et l'Amérique sont à la croisée des chemins. Ils doivent choisir entre la voie étroite de l'autonomie, de la dignité humaine et de la liberté, ou la voie large d'une économie dirigée par l'élite managériale, sans place pour la différence d’opinion ou la responsabilité. Un chemin mène à la prospérité et l'autre à la ruine", résume Kevin Roberts, président de The Heritage Foundation.
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