L’Allemagne a demandé à la Suisse de vendre des chars Leopard 2 à la société allemande Rheinmetall, qui les a fabriqués, relate le journal suisse Blick ce 3 mars, citant une lettre du ministre allemand de l'Économie, Robert Habeck, et du ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius. Un achat qui vise ainsi à remplacer les matériels précédemment transférés à l'Ukraine.
Selon le média, la réserve de l’armée suisse dispose de 96 blindés de ce genre. Ils sont régulièrement testés mais n'ont pas été modernisés. Il n’est pas précisé exactement combien de chars sont en question pour cette demande.
Des politiciens allemands ont toutefois assuré que les chars ne seraient pas remis à Kiev.
"Berlin veut que la Suisse vende une partie de ses chars Leopard à l'entreprise allemande Rheinmetall. Ces véhicules sont destinés à remplacer les blindés que les pays occidentaux fournissent actuellement à l'Ukraine", précise la source.
La réception de la demande a été confirmée par le Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS), écrit le média.
"Du point de vue militaire, il serait en principe possible de renoncer à un nombre limité de chars de combat, déduction faite des besoins propres de la Suisse", a expliqué le porte-parole de l’instance, Lorenz Frischknecht, cité par Blick.
Le journal ajoute qu'une telle vente est impossible sans l'accord du Parlement.
Armes livrées et promises à l'Ukraine
Le Président ukrainien demande à l’Occident des avions de combat et des missiles de longue portée pour pouvoir cibler le territoire russe, ce qui rend les probables fournisseurs indécis. Son avant-dernier vœu était de recevoir les chars qui lui avaient été promis après de longues réflexions et de forts doutes.
Les promesses ont été tenues, car des chars Leopard ont déjà été vus en Ukraine. La Pologne est ainsi le premier pays à avoir offert d'envoyer ces blindés à Kiev.
L’Allemagne, le Royaume-Uni, la Norvège, la Slovaquie et la France ont aussi annoncé leur intention de fournir des chars de fabrication occidentale à Kiev. Mais malgré les promesses faites initialement, la livraison de Leopard patine. Si fin janvier Berlin s'était engagé à mettre à la disposition de l'Ukraine, avec d'autres pays, une trentaine de chars de combat Leopard 2, mi-février l'Allemagne a dû convenir que l'envoi porterait finalement sur "un demi bataillon", soit une quinzaine de blindés.
Moscou considère l’envoi d’armes à l’armée ukrainienne comme une implication croissante des pays occidentaux dans le conflit en Ukraine. Il avait prévenu en 2022 que toute cargaison contenant des armes destinées à l'Ukraine deviendrait une cible légitime pour l’armée russe.