Des attaques de bureaux de vote, vol d'au moins huit machines du système d'accréditation bimodal des électeurs (BVAS) ainsi que des retards, ont perturbé ce samedi 25 février les élections générales au Nigeria, a annoncé la Commission électorale nationale indépendante (INEC).
Selon le président de l'INEC, Mahmood Yakubu, certaines machines BVAS ont été volées, tandis que les rapports d'attaques par des bandits feront l'objet d'une enquête et de réponses appropriées.
S'exprimant lors d'une conférence de presse à Abuja, M.Yakubu a déclaré que certains des retards dans le pays étaient dus à l'ouverture tardive des bureaux de vote, en raison de l'insécurité permanente dans le pays.
"Nous n'avons pas pu nous déployer assez tôt à Alawa, dans la zone de gouvernement local de Shiroro, dans l'État du Niger. Des bandits ont lancé une attaque, pas nécessairement contre des fonctionnaires de l'INEC, mais dans la région", a-t-il fait savoir.
Un incident similaire a été enregistré dans la zone de gouvernement local d'Oshimili, dans l'État du Delta. Des bandits y auraient attaqué un bureau de vote et, dans le processus, deux machines BVAS ont été perdues.
"Mais là encore, déterminés à ce que les élections se poursuivent, nous avons pu remplacer les machines BVAS volées, renforcer la sécurité, et le vote s'est poursuivi dans cet endroit", a-t-il affirmé.
"Dans la zone de gouvernement local de Safana, dans l'État de Katsina, des individus ont attaqué l'un de nos lieux de vote et ont arraché six machines BVAS", a précisé M. Yakubu.
Le directeur général des élections a toutefois précisé que les machines BVAS avaient été récupérées et que "les machines de rechange" avaient été utilisées pour l'échéance électorale, tandis que la sécurité a été renforcée pour que le vote se poursuive dans ce lieu.
Premier emploi des nouvelles technologies lors d'un scrutin national
C'est la première fois que des nouvelles technologies sont utilisées à l'échelle nationale. L'identification des électeurs par reconnaissance faciale et digitale devait limiter les fraudes et permettre le transfert électronique des résultats.
Il a, par la même occasion, rassuré sur le fait que "tout Nigérian qui est dans la file d'attente aura la possibilité de voter peu importe le temps qu'il faudra", malgré la fermeture des bureaux prévue à 14h30.
Présidentielle nigériane
Les Nigérians votaient pour élire le prochain Président du pays en remplacement de Muhammadu Buhari, qui ne se représente pas en vertu de la Constitution, après deux mandats consécutifs, lors d'un scrutin serré entre trois favoris.
La course à la présidence semble bel et bien serrée et marquée par plusieurs défis majeurs, avec la probabilité, pour la première fois depuis 1999, d'un deuxième tour, étant donné qu'outre deux candidats favoris, la popularité galopante d'un candidat outsider est venue bouleverser la campagne et le jeu politique, et le placer comme un troisième favori.
Sur 18 candidats, dont une femme, qui briguent la présidence, Bola Tinubu, musulman âgé de 70 ans, est le candidat du parti au pouvoir, le Congrès des progressistes (APC). L'ex-gouverneur de Lagos de 1999 à 2007 est surnommé le "parrain" vu son immense influence en politique.
A 76 ans, Atiku Abubakar, de religion musulmane, est le candidat du principal parti d'opposition, le Parti démocratique populaire (PDP). Fort de son expérience d'ancien vice-président du Nigeria de 1999 à 2007, "Atiku" - comme l'appellent les Nigérians - ne lâche pas prise et tente sa chance pour la sixième fois.
Ancien gouverneur de l'Etat d'Anambra (sud-est), Peter Obi, 61 ans, est le candidat du Parti travailliste (LP). Réputé pour sa frugalité et sa saine gestion, M. Obi, chrétien, se présente comme le candidat du changement et du renouveau auprès des jeunes et des électeurs urbains.
Les résultats doivent être annoncés dans les 14 jours suivant le scrutin.