Le Président tunisien pointe du doigt les migrants subsahariens, l’Union africaine réagit

Des propos du Président de la Tunisie sur les migrants subsahariens ont suscité une vive polémique. L’Union africaine a dénoncé les dires de Kaïs Saïed qui, selon elle, peuvent s’apparenter à du racisme. Le concerné, lui, met balle à terre sur ses réseaux sociaux en réfutant tout propos discriminatoire.
Sputnik
L’Union africaine (UA) a condamné, ce samedi 25 février, les déclarations sur les immigrés d’Afrique subsaharienne faites le 21 février par le Président tunisien.
“Au nom du Président, la Vice-Présidente, Dr Monique Nsanzabaganwa, et la commissaire de l'UA pour la santé, les affaires humanitaires et le développement social, Amb. Minata Samate, ont reçu le représentant permanent de la Tunisie accrédité auprès de l'Union Africaine afin d'exprimer les vives préoccupations de l'Union africaine quant à la forme et le fond de la déclaration ciblant des compatriotes africains, nonobstant leur statut légal dans le pays”, a ainsi réagi l’UA dans un communiqué.
Le 21 février, le Président tunisien, Kaïs Saïed, avait appelé, lors d’une réunion du Conseil national de sécurité, à prendre des mesures urgentes "pour faire face au phénomène d’un grand nombre d’immigrés illégaux d’Afrique subsaharienne en Tunisie".
"Les immigrés incontrôlés d'Afrique subsaharienne continuent avec des violences, des crimes et des pratiques inacceptables ainsi que des pratiques légalement criminelles", a-t-il assuré.
Selon lui, il existe un arrangement criminel préparé depuis le début du siècle pour changer la composition démographique de la Tunisie.

Nos frères africains résidant en Tunisie de manière légale

Selon la chaîne de télévision France24, plusieurs ONG et personnalités africaines se sont aussi indignéesface aux déclarations de M.Saïed, dénonçant la montée du discours haineux et raciste, le racisme décomplexé ou encore la xénophobie.
"Certains migrants qui travaillent depuis des années au vu et au su des autorités ont été chassés de leur travail sans dédommagement. D'autres ont été chassés de leur logement par des bailleurs à qui la police avait demandé de ne plus héberger des 'Africains' comme ils disent. C'est un climat assez délétère", soupire Franck Yotedje, ingénieur et activiste camerounais du groupe de réflexion Afrique intelligence, cité par France24.

Le Président tunisien réfute les accusations

De son côté, le Président tunisien calme le jeu, réfutant les accusations de racisme ou de discrimination raciale.
"Ceux qui parlent de manière mensongère de discrimination raciale cherchent la discorde, la division et à porter atteinte à nos relations avec nos frères africains, et j’ai toujours appelé à ce que l’Afrique revienne aux Africains […]. Je souhaite m’adresser à tous les responsables [de l’État, ndlr] à tous les niveaux, pour qu’ils prennent soin de nos frères africains résidant en Tunisie de manière légale, et qu’ils ne les inquiètent pas […]. Mais nous ne pouvons tolérer que quiconque réside en Tunisie de manière illégale", a-t-il asséné dans une vidéo mise en ligne sur la page Facebook* de la présidence tunisienne.
* Meta (Facebook et Instagram) est interdite en Russie pour activités extrémistes
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