Après avoir lancé un pavé dans la mare en accusant explicitement les États-Unis d’avoir saboté les Nord Stream, le journaliste Seymour Hersh vient de faire un nouveau pied-de-nez à Washington. Le lauréat du prestigieux prix Pulitzer a en effet déclaré à Sputnik qu’il ne se présenterait pas devant le Congrès pour témoigner. Pas plus qu’il ne se rendra devant le Conseil de sécurité de l'Onu.
Le journaliste s’est justifié en déclarant qu’il ne faisait "pas de politique" et que son travail était de relater les faits.
"Je ne vais pas au Congrès pour témoigner. Je suis dans le journalisme depuis 50 ans. Je ne vais pas au Congrès pour parler des documents que j'ai préparés. Ce n'est pas mon travail. J'écris juste. Vous ne me verrez jamais témoigner devant le Congrès. Je n’ai jamais fait ça", a-t-il ainsi expliqué.
Seymour Hersh a encore déclaré qu’il continuait d’écrire sur la question des sabotages, après son enquête explosive.
Quant à savoir si l’Onu recevait des pressions pour empêcher le lancement d’une enquête sur le sabotage des gazoducs, le journaliste s’est montré évasif, déclarant que ce qu’il pensait n’avait guère d’importance.
Pavé dans la mare
Début février, Seymour Hersh avait livré des révélations détonantes sur le sabotage du Nord Stream, accusant des plongeurs américains d’avoir posé des explosifs sur les gazoducs, avec l’aide de la Norvège.
Son enquête a été corroborée par le travail d’un autre journaliste américain, John Dougan qui a affirmé avoir reçu une lettre d’un participant aux exercices BALTOPS 22 de l’Otan, en marge desquels les explosifs auraient été posés.
Ces révélations ont relancé les débats sur la nécessité d’une enquête internationale. Pékin a encore récemment déploré le silence et la passivité des Occidentaux sur le sujet, incitant l’Onu à lancer des investigations.