Poutine: la Russie suspend sa participation au traité New Start

Sans s'en retirer pour de bon, Moscou suspend sa participation au traité de réduction des armes stratégiques nucléaires entre les États-Unis et la Russie (New Start). Cette décision a été annoncée par le chef de l'État russe devant le Parlement.
Sputnik
La Russie suspend sa participation au traité de réduction des armes stratégiques nucléaires entre les États-Unis et la Russie, baptisé New Start. C'est ce qu'a déclaré ce mardi le Président russe en intervenant devant le Parlement.
La Russie ne s'en retire pas, a-t-il tenu à souligner.
Selon lui, à travers l'Otan, les États-Unis lancent à la Russie un ultimatum sur le New Start, en disant: "respectez tout et nous, nous nous comporterons comme bon nous semble".
Début février, l'Otan a de fait exigé de revenir à l'application du traité en question, y compris sur l'accès des inspections aux sites nucléaires russes, a encore indiqué M.Poutine.
"Envisagent-ils de faire le tour de nos sites militaires? Ils pensent que nous les y laisserons entrer, que c'est aussi simple que ça?" "Dans les conditions actuelles, c'est du délire", a-t-il ajouté.

La responsabilité incombe à Washington

Avant de revenir aux discussions concernant le New Start, la Russie doit comprendre comment elle doit tenir compte des arsenaux nucléaires de la France et du Royaume-Uni, a également dit le Président.
Constatant la dégradation des relations entre la Russie et les États-Unis, Vladimir Poutine a totalement imputé ce fait à Washington.
"Ce sont les États-Unis qui ont entamé, après le démembrement de l'URSS, une révision des résultats de la Seconde Guerre mondiale. […] Ils construisaient un monde où il n'y a qu'un seul maître et seigneur, sans prendre en compte les intérêts de la Russie."

Réaction de l'Otan

Le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a regretté mardi la décision de Vladimir Poutine de suspendre la participation de la Russie à cet accord sur le désarmement nucléaire.

"J'appelle la Russie à revoir sa position", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse à Bruxelles, cité par l'AFP.
"Plus d'armes nucléaires et moins de contrôle des armements rendent le monde plus dangereux", a-t-il ajouté.
Signé en 2010, ce traité est le dernier accord bilatéral du genre liant les États-Unis et la Russie. Moscou avait annoncé début août suspendre les inspections américaines prévues sur ses sites militaires dans le cadre de l'accord, en réponse aux entraves américaines aux inspections russes aux États-Unis.
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