Après une brève escale à Kiev où il a montré le soutien indéfectible de Washington à l’Ukraine, le Président américain a mis le cap sur Varsovie.
L’un des objectifs de son déplacement dans la capitale polonaise serait d’étouffer les voix qui s’élèvent en Europe en faveur d’un règlement négocié de la crise ukrainienne, selon le Global Times chinois.
La porte-parole de la Maison-Blanche Karine Jean-Pierre avait précédemment annoncé que lors de sa visite en Pologne entre le 20 et le 22 février, Joe Biden aborderait la coopération bilatérale, ainsi que les efforts collectifs visant à soutenir l’Ukraine et à renforcer le potentiel de l’Otan en matière de dissuasion.
Réprimer les voix pragmatiques
"Le but principal du voyage de Biden en Europe en ce moment est de créer une dynamique pour son élection l'année prochaine. En outre, il veut également réprimer les voix pragmatiques prônant la paix en Europe et faire davantage pression sur les dirigeants européens pour qu’ils durcissent leur position belliciste à l’égard de la Russie et éviter ainsi l’imminence d’une désescalade du conflit", a déclaré dimanche au Global Times Cui Heng, un chercheur au Centre d'études russes de l'Université normale de Chine orientale.
Le vice-président du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe) Konstantine Kossatchev lui fait écho eu égard à la campagne pré-électorale de Joe Biden. Il est égal au Président américain que dans son cadre des Ukrainiens devront participer à "un carnage insensé".
"Le résultat de sa visite [en Ukraine, ndlr]: Kiev n’a d’autre choix que de tenter d’envoyer des gens à un carnage insensé dans le cadre de la campagne pré-électorale de Biden", a-t-il écrit sur Telegram.
En ce qui concerne la Pologne, M.Kossatchev signale que le Président américain y va, "en héros" afin de "montrer où se trouve le centre de l’Union européenne privilégié par Washington".
Le Global Times signale cependant, en s’appuyant sur l’avis de ses experts, que si la Russie obtient un contrôle total dans l’est de l'Ukraine, Moscou pourra déclarer l'arrêt de "l'opération militaire spéciale", puis une nouvelle base de pourparlers serait créée.
Les pays occidentaux devront reconsidérer la manière de gérer la situation avec une attitude plus pragmatique, et la divergence entre les pays européens pro-paix et les États-Unis pro-guerre pourrait réapparaître, ont déclaré les analystes.
Accroître la présence US et dissuader la Russie
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré pour sa part à la chaîne de télévision américaine CBS que les États-Unis et la Pologne négociaient l’accroissement de la présence militaire américaine dans son pays.
"Nous sommes en train de discuter avec l'administration du Président Biden pour rendre leur présence plus permanente, et l’accroître", a-t-il fait savoir.
Il a également exprimé sa gratitude pour les armes fournies par les États-Unis et a réitéré l'importance de l'Otan pour dissuader la Russie.
Une expansion à l’est
Des projets qui sont tout à fait contraires aux mesures proposées par la Russie aux États-Unis et à l’Otan en décembre 2021 portant sur les garanties de sécurité de la Russie et des États membres de l’Alliance.
Les documents prévoyaient notamment d’arrêter l’élargissement de l’Otan à l’est, de ne pas déployer de militaires ni d’armements supplémentaires en dehors des pays dans lesquels ils se trouvaient en mai 1997, avant l’adhésion à l’Alliance des pays d’Europe de l’Est.