Samedi 18 février, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a rencontré Wang Yi, ancien ministre des Affaires étrangères et actuel directeur du bureau central des Affaires étrangères du Parti communiste chinois, le plus haut responsable de la politique étrangère en Chine.
Dans une interview accordée à la chaîne de télévision NBC, il a fait savoir qu’au cours de cette rencontre en marge de la conférence de Munich sur la sécurité il avait abordé la possibilité de l’aide létale chinoise à la Russie, qui préoccupe les États-Unis. Selon lui, une telle aide pourrait avoir des retombées sérieuses pour Pékin.
"Nous sommes très préoccupés par le fait que la Chine envisage de fournir un soutien létal à la Russie dans son agression contre l'Ukraine", a déclaré M.Blinken dans une interview à NBC.
"J'ai clairement indiqué que cela aurait de graves conséquences sur nos relations", a-t-il ajouté.
Conséquences du soutien matériel
Les menaces de faire payer Pékin pour son assistance à Moscou ont été évoquées sur le site du département d’État:
"Le secrétaire a mis en garde contre les implications et les conséquences possibles si la Chine fournissait un soutien matériel à la Russie ou une assistance pour le contournement des sanctions systémiques".
Pas d’excuses pour le ballon
À l’issue de cette première rencontre entre les diplomates après l’interception du ballon chinois au-dessus de l’océan Atlantique, M.Blinken a déploré que le responsable n’ait présenté aucune excuse.
"C'était l'occasion de parler très clairement et très directement du fait que la Chine a envoyé un ballon de surveillance sur notre territoire, violant notre souveraineté, violant le droit international. Et je lui ai dit tout simplement [à Wang Yi, ndlr] que c'était inacceptable et que cela ne pourrait plus jamais arriver", a-t-déclaré à NBC.
Avertissements de Washington et efforts de paix chinois
Washington avait déjà mis en garde Pékin contre l’aide à Moscou dans le contournement des sanctions et dans le domaine militaire. Antony Blinken a cependant déclaré dans son intervention à la conférence de Munich samedi que pour l’heure les États-Unis n’avaient pas constaté des indices d’une telle coopération.
Pékin, pour sa part, fait état de son attachement à un règlement pacifique du conflit en Ukraine.
Le porte-parole de la diplomatie chinoise Wang Wenbin avait déclaré fin janvier que son pays poursuivait ses efforts en ce sens.
Selon lui, Pékin œuvre activement pour promouvoir des négociations de paix et continuera à "jouer un rôle constructif dans un règlement pacifique de la crise".