L’accord céréalier est vital pour l’Afrique où la famine plane, selon le PAM

La non-reconduction de l’accord sur les céréales serait catastrophique pour des millions d’Africains qui sont au bord de la famine, selon le directeur du Programme alimentaire mondial.
Sputnik
Le renouvellement de l’accord sur les céréales, initiative soutenue par l'Onu, revêt une importance cruciale pour l'Afrique, où des millions de personnes sont au bord de la famine, estime le directeur du Programme alimentaire mondial (PAM) David Beasley.
"C'est essentiel. Avec toutes les crises auxquelles nous sommes confrontés dans le monde avec le changement climatique, les sécheresses, les crues soudaines, nous ne pouvons pas du tout nous permettre que l'initiative Black Sea Grain échoue", a-t-il déclaré à Reuters dans une interview en marge du forum de Munich sur la sécurité.
Il a signalé que la fermeture des ports serait catastrophique, notamment pour l’Afrique
"L'Afrique est très fragile en ce moment. 50 millions de personnes frappent à la porte de la famine", a indiqué le chef du PAM.

2024 pourrait être la pire année

Il a ajouté que le flux actuel de marchandises et de céréales, qui, selon les données de l'Onu, a profité à l'Union européenne, à la Chine et à la Turquie en particulier, était loin d'être là où il devrait être.
"Les prix des denrées alimentaires, les coûts du carburant, l'inflation de la dette et trois ans de Covid… les gens n'ont plus de capacité d'adaptation et si nous ne réduisons pas les coûts, 2024 pourrait être la pire année que nous ayons vue depuis plusieurs centaines d'années."

Conditions du renouvellement

L'accord céréalier, signé le 22 juillet 2022 par la Russie, l'Ukraine, la Turquie et l'Onu, prévoit l'exportation de blé, de produits alimentaires et d'engrais ukrainiens via la mer Noire depuis trois ports, dont Odessa.
Il est appuyé par un mémorandum entre l’Onu et la Russie qui prévoyait aussi le déblocage des exportations alimentaires et d'engrais russes. D'après Moscou, cette partie des ententes n'a jamais été respectée, malgré les assurances des Nations unies.
Vladimir Poutine avait noté que l'Occident acheminait la majorité des céréales ukrainiennes dans ses ports et non pas vers l'Afrique.
L’accord expire le 18 mars prochain et sa reconduction dépend, selon le ministère russe des Affaires étrangères, des résultats de la réalisation du mémorandum entre la Russie et l’Onu.
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