Les manœuvres navales Russie-Chine-Afrique du Sud sous le feu des projecteurs occidentaux

Les exercices navals impliquant la Russie, la Chine et l’Afrique du Sud, tous membres des BRICS, attestent de la convergence de leurs intérêts au-delà de l’économie, selon un expert interrogé par Sputnik. Si pour un ministre sud-africain ils témoignent du fait "que le globe est capable de vivre en harmonie", ils préoccupent Washington.
Sputnik
Les deuxièmes exercices navals communs entre les marines russe, chinoise et sud-africaine, qui débutent aujourd’hui dans l’océan Indien, ont suscité de vives réactions.
Interrogé par Sputnik, Akram Kharief, fondateur et animateur du site algérien d’information militaire Menadefense, souligne que ces exercices témoignent de la "convergence d’intérêts qui dépasse l’aspect économique" des trois membres des BRICS, dont la Russie, ainsi que la Chine et l’Afrique du Sud font partie. Côté militaire, l’objectif serait, selon l’expert, "de couvrir le maximum de territoires maritimes possible".
Les manœuvres témoignent "que le globe est capable de vivre en harmonie", a lancé le 16 février le ministre sud-africain à la Présidence Mondli Gungubele, relayé par le média local News24.

Préoccupation américaine

Mais l’annonce de la tenue des exercices a suscité une réaction critique des États-Unis. Ainsi, David Feldman, de l'ambassade américaine en Afrique du Sud, a exprimé sa préoccupation.
Les exercices tripartites inquiètent car Washington craint de perdre son contrôle dans l'océan Indien, a souligné l’expert chinois Su Hao, directeur d'étude à l'Académie diplomatique de Chine.

Les actions des États souverains

Répondant à la réaction américaine, Naledi Pandor, la cheffe de la diplomatie sud-africaine, a souligné l'importance des exercices pour son pays:
"Tout cela fait partie d'exercices que nous entreprenons […] pour être en mesure de répondre à une gamme de situations, y compris la gestion des catastrophes, dans lesquelles nos militaires jouent souvent un rôle […]. Il est important que nous considérions tous les pays comme des nations souveraines et ne cessions pas de le faire quand cela nous convient".
Pour sa part, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, a dit ne pas comprendre pourquoi des exercices militaires tripartites pouvaient provoquer une "réaction mitigée" tandis que les exercices américains au large des côtes chinoises, par exemple, ne soulèvent les questions de personne.

La composition

Nommées Mosi, ce qui signifie "fumée", les manœuvres auront lieu du 17 au 27 février dans l’océan Indien, entre Durban, le plus grand port d'Afrique australe, et Richards Bay, à quelque 180 km plus au nord.
La Russie est représentée par la frégate Amiral Gorсhkov, équipée de missiles hypersoniques Zirkon et de croisière Kalibr, ainsi que par le pétrolier Kama.
Du côté de l'Afrique du Sud, une frégate et deux navires auxiliaires participeront aux exercices, selon les médias régionaux. Plus de 350 militaires de diverses divisions y prennent en outre part, avait indiqué la Défense sud-africaine.
La marine chinoise déploie un destroyer, une frégate et un navire auxiliaire.
Au cours des manœuvres, il est prévu de tester l'interaction des systèmes maritimes, d'améliorer la réponse à la piraterie, aux catastrophes naturelles, de renforcer la coopération maritime, selon le ministère sud-africain de la Défense.
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