Les industries européennes de défense se trouvent sous une pression énorme après quasiment un an de conflit en Ukraine, constate le Financial Times dans un article publié le 15 février.
Les usines européennes sont à peine capables de fabriquer suffisamment de munitions pour répondre aux besoins d'une semaine en Ukraine, selon le quotidien britannique. Les délais d'attente pour certaines munitions ont plus que doublé.
Réunis à Bruxelles les 14-15 février, les ministres de la Défense des pays de l’Otan et du groupe Ramstein se posent la question: pour combien de temps et avec quoi peuvent-ils maintenir ce niveau de soutien à l’Ukraine.
"Les entrepôts et les dépôts sont vides" dans plusieurs pays européens, selon le quotidien.
SI l'économie militaire russe tourne déjà depuis au moins un an, l'Europe, quant à elle, vient de commencer, indique le Financial Times.
Rapidité d’utilisation des munitions
L’armée ukrainienne, soutenue par l’Otan, consomme une quantité de munitions largement supérieure à la production des pays de l’Alliance, a signalé lé secrétaire général de l’Otan en début de semaine.
"Le rythme actuel d'utilisation des munitions par l'Ukraine est beaucoup plus élevé que notre rythme actuel de production", a fait savoir Jens Stoltenberg le 13 février à la veille d'une réunion des ministres de la Défense de l'Otan à Bruxelles.
"Cela met nos industries de défense sous pression", a-t-il ajouté.
Les États-Unis font la même constatation. L'une des leçons de ce conflit est la "consommation très élevée des munitions conventionnelles, et nous réexaminons nos propres stocks et nos propres plans" pour inscrire ensuite ces dépenses dans le budget, a déclaré le chef d'État-Major des armées des États-Unis Mark Milley dans une interview au Financial Times, parue le 16 février.