Alors que les accords de paix de Prétoria ont fait redescendre la pression dans la région du Tigré, les langues se délient à propos de l’escalade du conflit et de ses responsables. Le Président érythréen, Isaias Afwerki, a ainsi accusé les États-Unis d’avoir soutenu les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (FLPT).
Le chef d’État a souligné que le FLPT, fondé dans les années 1970, avait perdu en influence au cours des années. La paix entre l’Éthiopie et l’Érythrée pouvait ouvrir une nouvelle ère, ce qui n’était pas du goût des soutiens des rebelles à Washington, a expliqué Isaias Afwerki.
"Cela a nourri l'anxiété de ses gestionnaires à Washington qui l'ont poussé à se livrer à des offensives militaires imprudentes […] Le FLPT a ensuite été amené à signer l'accord de cessation des hostilités à Pretoria, élaboré principalement par Washington avec l'intention primordiale d'empêcher sa défaite militaire totale", a-t-il expliqué, selon un communiqué du ministère érythréen de l’Information.
Le dirigeant a ajouté que la "cupidité et la domination d’un petit nombre" était la principale cause des troubles et conflits ayant agité le monde ces dernières décennies. Il a fustigé les différentes stratégies de sécurité nationale américaines, assurant que celle concoctée par l’administration Biden n’était en rien différente des précédentes et visait à "faire revivre le défunt ordre mondial unipolaire".
Début janvier, l’ambassadeur érythréen en Russie Petros Tseggay Asghedom avait tiré un constat similaire, affirmant à Sputnik que l’implication américaine pouvait même rallumer les braises du conflit.
Normalisation
Le Président Isaias Afwerki a néanmoins réaffirmé sa foi en l’Accord de paix signé à Pretoria, le 2 novembre. Une paix fragile conclue entre les rebelles du Tigré et l’Éthiopie, sous l’égide de l’Union africaine.
Il prévoit dans un premier temps le rétablissement des services et de l’aide humanitaire dans la région. Début décembre, le réseau électrique avait d’ailleurs été rétabli à Mekele, plus grande ville du Tigré. Les communications téléphoniques et services bancaires reprennent aussi dans certaines zones.
La police fédérale éthiopienne était également entrée à Mekele fin décembre, pour garantir la sécurité des institutions et infrastructures. Les troupes érythréennes ont pour l’heure commencé à se retirer de certaines bandes transfrontalières.