"Constamment se surpasser": deux Ivoiriennes sur leur chemin dans le milieu scientifique

Préjugés, propos misogynes et concurrence. Pour se faire une place dans le monde scientifique, les femmes sont contraintes de résister "à une pression" multiforme, confient à Sputnik deux jeunes Ivoiriennes qui comptent se bâtir un avenir dans les domaines aéronautique et géologique.
Sputnik
La Journée internationale des femmes et des filles de science fêtée le 11 février marque un pas important dans la lutte contre la discrimination sexuelle dans le monde. Bien qu’on soit en 2023, moins de 30% des chercheurs dans le monde sont des femmes, selon l’Onu.
"Ce milieu est pratiquement déserté par les femmes", confirme auprès de Sputnik l’Ivoirienne Taha Constance Michelle, titulaire d’un diplôme en Exploitation technique des aéronefs et moteurs à Saint-Pétersbourg en Russie.
Dans son milieu, "il y avait de la concurrence (...), en quelque sorte devoir prouver que je peux être en tête et faire même mieux qu’un homme", observe-t-elle.

Quid des préjugés?

La future spécialiste en exploitation technique des aéronefs et moteurs déplore "des préjugés du genre masculin envers la gent féminine".
Une fois dans ce milieu, une femme doit prouver qu’elle le mérite grâce à son talent et se tenir face aux "propos misogynes" de la part "des hommes qui ont peur de l’intelligence de la femme".
"Et aussi il faut constamment se surpasser, car nous avons une pression dont on ne se rend pas compte, vis-à-vis de la société, des proches et de nous-mêmes", poursuit Taha Constance Michelle.
Pour une autre Ivoirienne, Wendemi Grace Dolorès Kaboré, doctorante à l’université d’État russe de prospection géologique à Moscou, le principal défi dans le domaine scientifique était de surmonter "le manque de confiance" en elle-même.
Selon la jeune femme, les préjugés sont "minimes, car les femmes africaines sont aujourd'hui présentes dans tous les domaines scientifique".
Pour concrétiser ses rêves de créer et d’innover, "il faut être motivée, se retrousser les manches, travailler dur et s’accrocher", estime-t-elle.
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