Abdelilah Benkirane, secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD) du Maroc, a exprimé son mécontentement vis-à-vis de la France qui serait derrière la résolution appelant à la libération des journalistes détenus au Maroc. Elle a été adoptée le 19 janvier 2023 par le Parlement européen, lequel critique la détérioration de la liberté de la presse dans ce pays.
Selon lui, le Maroc restera "un pays fort et indépendant" avec ou sans la France, relate le média Morocco world news. "L’actuelle direction de la France ne comprend rien", a indiqué le Marocain lors d’une réunion du PJD tenue le 29 janvier à Casablanca.
Paris aurait des dirigeants "à courte vue"
La France, selon Abdelilah Benkirane, a un "leadership qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez". Il a ainsi suggéré que les dirigeants ont été réticents à renforcer leurs relations avec le Maroc. Néanmoins, l’ancien chef du gouvernement s'est dit convaincu qu'il y avait encore des "esprits sains" au sein de la direction française.
M. Benkirane a également déclaré qu'il n'avait aucun problème à ce que la France répare ses relations avec l'Algérie. "Mais gardez de bonnes relations avec le Maroc", a-t-il ajouté. Selon lui, son pays n'est pas hostile à Paris, malgré son passé colonial.
Il a ensuite appelé la France à reconsidérer le rôle qu'elle joue en Afrique, en particulier dans des États comme le Mali et le Burkina Faso.
Une réévaluation en vue
Pour la première fois, une résolution du Parlement européen a sanctionné le Maroc. Dans ce texte, les députés européens demandent "instamment" aux autorités marocaines de "respecter la liberté d’expression et la liberté des médias" et de "garantir aux journalistes incarcérés un procès équitable".
En réponse à cette décision, le Parlement marocain a conclu à l'unanimité qu’il allait "réévaluer" ses relations avec son homologue européen. Les députés ont critiqué la résolution européenne pour ingérence dans les affaires intérieures du Maroc.
Abdelilah Benkirane a critiqué le Parlement européen pour ce qu'il a décrit lui aussi comme une ingérence. Tout en reconnaissant que le Maroc "a des problèmes de droits", il a conseillé aux hommes politiques européens de s'occuper d'abord de leurs problèmes internes.