Plusieurs pays occidentaux dont la France, l'Allemagne et les États-Unis ont appelé vendredi leurs ressortissants en Turquie à faire preuve de "vigilance" face au risque d'attentats, en représailles aux exemplaires du Coran brûlés en Suède et au Danemark lors de manifestations anti-turques.
Un avis du ministère turc des Affaires étrangères affirme en retour aux touristes turcs qu'il existe "des niveaux dangereux d'intolérance religieuse et de haine en Europe". Un autre communiqué assure qu'"il y a eu récemment des attaques verbales et physiques contre des étrangers et des actes racistes aux États-Unis".
Ces tensions redoublent, sur fond de blocage depuis mai de la Turquie à l'élargissement de l'Alliance atlantique à la Suède et à la Finlande, exigeant notamment de Stockholm l'extradition de réfugiés kurdes qu'Ankara considère comme des "terroristes".
La Turquie et la Hongrie sont les seuls pays de l'Otan à ne pas avoir encore procédé à la ratification parlementaire de l'adhésion à l'Alliance de la Suède et de la Finlande. La Hongrie devrait la finaliser le mois prochain.
Cherchant à revigorer le soutien de sa base dans la perspective de la prochaine présidentielle de la mi-mai en Turquie, le Président turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu que la Suède ne pouvait plus compter sur le "soutien" de la Turquie pour rejoindre l'Otan. Les négociations sont officiellement suspendues.