Les temps changent vite au Zimbabwe. Menacé de famines après les réformes agraires catastrophiques des années 1990, le pays se retrouve désormais en position d’exporter son blé. Les récoltes record de 2022 permettent à Harare de voir venir et même de vendre ses surplus, a déclaré le Président Emmerson Mnangagwa.
"Le Zimbabwe est bien nourri et dispose d'un important stock de blé, que nous avons l'intention d'exporter", a-t-il ainsi déclaré.
En 2022, le pays avait réalisé la plus importante récolte de son histoire, engrangeant 375.000 tonnes de blé. De quoi dépasser les besoins intérieurs de près de 15.000 tonnes. Un excédent bienvenu, à l’heure où les livraisons de céréales russes et ukrainiennes vers l’Afrique connaissent toujours des blocages.
En 2021, le Zimbabwe n’avait pas connu une année aussi faste et avait dû se résoudre à importer.
Sécurité alimentaire en Afrique
La crise des céréales russes et ukrainiennes a réveillé le spectre de famines en Afrique. Certains pays n’y manquent cependant pas d’atouts agricoles. Le continent a le potentiel pour augmenter sa production alimentaire et ne plus dépendre des importations d’autres parties du monde, a d’ailleurs déclaré le dirigeant sénégalais Macky Sal en ouverture du Forum de Dakar, ce 25 janvier.
Le Président de l’Union africaine a en particulier insisté sur les capacités de stockage, qui font défaut à l’Afrique, au point qu’elle gâche plus de 40% de sa production agricole. La mécanisation, la maîtrise de l’eau et la transformation des produits locaux sont aussi des points capitaux pour se diriger vers l’indépendance alimentaire, a souligné le dirigeant africain.
Pour tenter de dynamiser leur secteur agricole, certains pays du continent misent désormais sur les transferts de technologies. C’est notamment le cas de la Centrafrique, qui a noué des partenariats avec Moscou pour développer l’agrobusiness.