Le vice-président du Conseil de sécurité russe Dmitri Medvedev a dénoncé une opinion courante en Occident sur une défaite de la Russie dans le conflit ukrainien.
"Les puissances nucléaires n'ont pas perdu les grands conflits dont leur sort dépend. Cela devrait être évident pour tout le monde. Même pour un politicien occidental qui a conservé au moins une trace d’intelligence", a avancé le responsable russe sur sa chaîne Telegram.
Des propos qui font écho à l’intention des pays membres de l’Otan de fournir à l’Ukraine des armes "plus lourdes et plus modernes".
Lors du forum de Davos, le chancelier allemand Olaf Scholz a déclaré:
"La Russie doit perdre pour mettre fin à la guerre, nous fournissons donc des armes à l’Ukraine en communication étroite avec nos partenaires".
Le 20 janvier, une réunion est prévue à la base militaire de Ramstein en Allemagne "au sein du groupe de contact pour l’Ukraine dirigé par les États-Unis", a d'ailleurs précisé Jens Stoltenberg au Forum économique mondial à Davos.
Dmitri Medvedev a fustigé que cette idée de livrer davantage d’armes intervienne "juste après le forum de Davos, où des fêtards politiques immatures ont répété comme un mantra: ‘Pour parvenir à la paix, la Russie doit perdre‘".
"Aucun de ces pauvres n’y tire la conclusion élémentaire suivante: la défaite d'une puissance nucléaire dans une guerre conventionnelle peut provoquer le déclenchement d'une guerre nucléaire."
Contradictions à la doctrine nucléaire?
Est-ce que cela signifie que la Russie serait prête à avoir recours aux armes nucléaires? Répondant à une question concordante lors de son point de presse le lendemain, le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a assuré que les propos de M.Medvedev ne contredisaient nullement la doctrine nucléaire.
Pourtant, le porte-parole du Président russe a mis en garde contre une menace pour la sécurité européenne suite aux nouvelles livraisons d’armes à Kiev:
"Cela portera le conflit à un nouveau niveau, d’une autre qualité, qui ne promettra rien de bien du point de vue de la sécurité européenne globale."
La partie russe a à plusieurs reprises indiqué que sa doctrine militaire n’autorisait que l’utilisation défensive des armes nucléaires uniquement en réponse à une attaque extérieure. Vladimir Poutine a réitéré cette idée au mois de décembre.