Le crash d’un hélicoptère Super Puma en Ukraine a tué ce 18 janvier 14 personnes en Ukraine, dont le ministre de l’Intérieur du pays. L’expert militaire et technique Evguéni Matveïev décortique pour Sputnik le modèle en question et retrace l’histoire de l'utilisation de cet aéronef impliqué par le passé dans des crashs.
Il s’agit de l’hélicoptère Super Puma Н225 de l’entreprise Airbus Helicopters (anciennement EC225 d'Eurocopter), dont les appareils étaient "principalement utilisés pour les vols offshore pour le transport des travailleurs du pétrole", explique M.Matveïev.
L’expert militaire indique que le modèle Super Puma a fait son premier vol en 2000 et que quelques années plus tard, les crashs se sont succédés, ce qui a poussé à parler d’une "tendance".
"Ses malheurs ont commencé en 2009, lorsqu'un crash a eu lieu [...]. Soit on ne l'a pas pris en compte, soit autre chose [...]. En 2012, un autre s'est écrasé sans faire de morts", développe le spécialiste, tenant à mettre en valeur la "bonne réputation" en général d’Eurocopter/Airbus Helicopters.
Le plus grave accident a eu lieu en Norvège en 2016, tuant 12 personnes. Par la suite, la Pologne s’est retirée de l’accord d’achat de 50 appareils de la version militaire et plusieurs pays ont renoncé à l‘utilisation de Super Puma. L'Agence européenne de la sécurité aérienne (AESA) a imposé une interdiction de vol à l'hélicoptère Airbus Super Puma, qui a été levée par la suite.
"Ces hélicoptères n’ont pas été prisés. De plus, en 2014, les prix du pétrole ont chuté et plus de 150 hélicoptères ont été cloués au sol", mais plus tard, une partie a été réaménagée pour la recherche et le sauvetage, les urgences etc., détaille le colonel de réserve.
C'est en 2018 que l'Ukraine a conclu l'accord d’acquisition de 55 hélicoptères français Super Puma, dont 21 étaient des H225. Ceux-ci ont remplacé les appareils de production russe en Ukraine, fait remarquer l’expert.
Une possible raison du crash
Le colonel de réserve ne balaie pas d’un geste l’affirmation des témoins, selon lesquels l’aéronef a pris feu dans les airs.
"Au total, le parc de Puma compte quelque 700 hélicoptères, ce n’est pas beaucoup […]. Ils ont peu volé […]. De ce point de vue, je dirais qu’on peut mettre en doute [leur solidité]", observe l’expert.
Pour autant, il ajoute qu’il est important de prendre en compte l’état technique de l’engin, d’analyser les conditions dans lesquelles il a été maintenu.