Paiements bancaires bloqués, frais d'assurance prohibitifs, pas d’accès aux ports occidentaux… La situation concernant la livraison des engrais russes n’est pas "encourageante", a déclaré l’ambassadeur russe en Turquie Alexeï Yerkhov. La facilitation des exportations alimentaires et d'engrais russes fait partie de l’accord céréalier conclu entre l’Ukraine, la Russie, l’Onu et la Turquie en juillet 2022 et prolongé en novembre.
"Aucun progrès n'a été réalisé dans la mise en œuvre du protocole d'accord Russie-Onu sur la normalisation des exportations de produits agricoles russes", a avancé le diplomate auprès du quotidien turc Yeni Safak.
Selon Alexeï Yerkhov, le transfert d'ammoniac (substance utilisée dans la production d'engrais) depuis le port de Ioujny dans la mer Noire n'a pas commencé. "La reprise de l'approvisionnement en ammoniac est bloquée uniquement et exclusivement par Kiev", a-t-il lancé.
Au total, il s’agit de "2,5 millions de tonnes de matières premières par an, ce qui suffirait à produire 7 millions de tonnes d'engrais pour nourrir 200 millions de personnes".
En automne 2022, la Russie a déclaré être prête à fournir gratuitement des céréales et engrais bloqués aux pays africains. Depuis, une cargaison d’engrais russes a été envoyée des Pays-Bas au Malawi, mais "il y a des retards même dans le transfert gratuit des engrais russes vers les pays pauvres", a déclaré le diplomate.
Des difficultés qui persistent
L'accord céréalier, signé le 22 juillet 2022 par la Russie, l'Ukraine, la Turquie et l'Onu, a permis de reprendre l'exportation de blé, de produits alimentaires et d'engrais ukrainiens via la mer Noire depuis trois ports, dont Odessa. Il prévoyait aussi le déblocage des exportations alimentaires et d'engrais russes, mais Moscou a à plusieurs reprises indiqué que cette partie des ententes n'a jamais été respectée, malgré les assurances de l'Onu.