Le foot tient décidément une place toute particulière dans le différend qui oppose le Maroc à l’Algérie. Après l’affaire du "maillot zellige", les deux nations ont pris prétexte du Championnat d'Afrique des nations (CHAN) pour s’affronter à nouveau.
La Fédération marocaine de football a en effet annoncé dans un communiqué qu’elle ne participerait pas à la compétition, organisée cette année en Algérie. L’instance explique qu’elle ne peut pas se rendre à Constantine, où doit avoir lieu le premier match du Maroc, car les liaisons aériennes ne sont plus assurées. L’équipe souhaitait faire le voyage avec son transporteur officiel, Royal Air Maroc.
"La sélection marocaine de football n'est pas en mesure de faire le déplacement […] dans la mesure où l'autorisation définitive de son vol Royal Air Maroc (RAM), transporteur officiel des sélections marocaines de football, de Rabat vers Constantine n'a pas été confirmée", écrit ainsi la fédération marocaine.
Un forfait qui pèse, puisque le Maroc est le double tenant du titre du CHAN, compétition jumelle de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) qui n’accepte que les joueurs évoluant au sein des championnats locaux.
Brouille maghrébine
L’Algérie avait suspendu tous les vols directs en provenance du Maroc en septembre 2021. Une conséquence de la rupture diplomatique entre les deux pays, qui n’arrive pas à s’entendre sur le sort du Sahara occidental.
En septembre, les deux nations s’étaient encore pris le chou autour du ballon rond, à propos du maillot de la sélection algérienne. La nouvelle collection s’inspirait en effet des fameux zelliges, des faïences très populaires au Maroc. Rabat s’était insurgé contre cette appropriation, demandant le retrait des maillots.
Le dossier du Sahara occidental oppose le Maroc au Front Polisario, traditionnellement soutenu par l’Algérie. Il s’agit de savoir à qui revient le contrôle de l’immense territoire de plus de 200.000 kilomètres, au Nord-Ouest de l’Afrique. Rabat a proposé un plan d'autonomie sous sa souveraineté. Mais le Polisario est favorable à un référendum d'autodétermination.
D’autres puissances régionales, comme l’Espagne, la Mauritanie, ou plus récemment Israël, s’impliquent de temps à autres dans le dossier. La Tunisie, traditionnellement neutre sur le sujet, avait également provoqué la colère du Maroc fin août, en déroulant le tapis rouge à Brahim Ghali chef des indépendantistes sahraouis.