La surpopulation carcérale est un "sujet de permanente et vive préoccupation", a dit M. Heitz en présence du ministre de la justice, Eric Dupond-Moretti.
Le nombre de détenus en France a atteint un niveau record en décembre, à 72.836 personnes incarcérées au 1er décembre pour 60.698 places opérationnelles.
Pour la seule Ile-de-France, a relevé le haut magistrat, il y avait au 1er janvier 13.446 détenus pour 10.135 places opérationnelles, soit un taux de 133% de densité carcérale. "A la maison d'arrêt de la Santé, ce taux est de 164% avec 1.160 détenus pour 707 places, 84 cellules triplées et 124 matelas au sol", a déploré M.Heitz.
"L'augmentation de la population carcérale n'est pas liée à l'augmentation des incarcérations mais à l'aggravation du quantum moyen des peines prononcées", a expliqué le procureur général.
Il a souligné que si le nombre des aménagements de peine "progresse nettement pour les peines inférieures à six mois, l'on observe un allongement de la durée moyenne des peines inférieures à un an (...) et un mouvement de glissement des peines de un à six mois vers des peines de six à douze mois".
Pas de baguette magique
"Le fermeté dont nous faisons preuve en matière de lutte contre les violences conjugales - une fermeté indispensable - explique aussi cette évolution", a relevé Rémy Heitz en rappelant qu'une personne détenue-condamnée sur six l'est pour ce motif, contre une sur dix en 2018.
"Il n'y a pas de fatalité à cette surpopulation car il existe des marges de progression importantes dans l'application des nouveaux textes", a insisté le procureur général.
"Le recours au travail d'intérêt général, en baisse anormale, mérite d'être redynamisé", a-t-il dit, en souhaitant aussi davantage "d'aménagements en semi-liberté".
La semaine dernière, le garde des Sceaux avait reconnu qu'il "adorerait avoir une baguette magique" pour améliorer rapidement la situation dans les prisons et estimé que "beaucoup de choses ont déjà été faites", comme le doublement du budget de rénovation des prisons.