La présence militaire française au Burkina Faso risque de se terminer en février, si Paris ne s’entend pas avec les autorités burkinabè, affirme Le Monde, qui se réfère à la lettre Africa Intelligence du jeudi 5 janvier.
Le quotidien constate ainsi que le départ des forces spéciales françaises, présentes depuis 2011, "est plus que jamais à l’étude".
Cependant, le cabinet du ministre des Armées Sébastien Lecornu, assure que le départ "n’est pas acté". D’après le journal, Paris est toujours en attente de réponse des autorités du pays concernant la présence des forces spéciales françaises dans une base aérienne à Ouagadougou.
Fin novembre, l'ambassadeur de France au Burkina Faso, Luc Hallade, avait transmis aux autorités du pays des propositions de "reformatage et de nouvelles modalités de coopération". Les effectifs français –autour de 400 personnes– "resteront ici tant que les autorités [du Burkina, ndlr] le souhaiteront, mais sous un format adapté, plus restreint, certainement avec une plus grande implication avec les forces spéciales burkinabè", avait alors déclaré le diplomate.
Le Monde précise pourtant que le retrait ou le redimensionnement de ces forces "serait lié aux discussions autour de la future loi de programmation militaire et à une nouvelle feuille de route pour l’Afrique, pilotée à l’Élysée".
Le sentiment antifrançais au Burkina Faso
Depuis la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré, le sentiment antifrançais s'est accru dans cette ancienne colonie.
Mi-décembre, les autorités burkinabés ont procédé à l’expulsion de deux citoyens français accusés "d’activité d’espionnage". Puis, le 23 décembre, elles ont déclaré persona non grata la coordinatrice résidente des Nations unies au Burkina Faso, Barbara Manzi.
Début janvier, les autorités de la transition ont demandé à la France de rappeler son ambassadeur accrédité dans le pays, Luc Hallade.