Macron appelle à "repenser l’autonomie stratégique" de l’Europe, y compris "par rapport aux USA"

Même si l’Europe reste au sein de l’Otan, elle a tout de même besoin de son autonomie stratégique, technologique et capacitaire par rapport aux États-Unis, a jugé Emmanuel Macron.
Sputnik
Dans le contexte du conflit en Ukraine, Emmanuel Macron a plaidé de nouveau l’autonomie stratégique de l’Europe au sein de l’Otan, tout en insistant sur son indépendance vis-à-vis des États-Unis.
"Il n'y a pas d'architecture de sécurité de l'Europe sans autonomie stratégique, dans l'Otan et avec l'Otan, mais pas en dépendant de l'Otan", a-t-il souligné dans un entretien accordé aux quotidiens français Le Monde, américain The Wall Street Journal et libanais An Nahar.
D’après le Président, l’Europe a "choisi" d’être au sein de l’Alliance, mais cela ne signifie pas qu’elle en dépend.
"Nous devons repenser notre autonomie stratégique […] gagner en autonomie technologique, capacitaire, y compris par rapport aux États-Unis", a-t-il martelé.
Quant à la possible entrée de l’Ukraine dans l’Otan, le Président a indiqué qu’elle "serait perçue par la Russie comme quelque chose de confrontationnel". Mais il a insisté sur la nécessité d'accorder des "garanties de sécurité" à Kiev mais aussi à Moscou, à l’issue du conflit.

"La mort cérébrale de l’Otan"

Constatant l’absence de coordination entre les États-Unis et d’autres membres de l’Otan sur les questions stratégiques, Emmanuel Macron avait évoqué le 7 novembre 2021 "la mort cérébrale de l’Otan". Dans cette situation, selon lui, l’Europe devait "se doter d’une autonomie stratégique et capacitaire sur le plan militaire".
Fin juin 2022, lors du sommet de l’Otan, le Président de la République est revenu sur "la concurrence entre le renforcement de l'autonomie stratégique européenne et l'Alliance atlantique". Il a alors souligné que l'Europe avait "pris ses responsabilités face à la guerre, en adoptant des sanctions massives, en apportant un soutien économique, humanitaire et militaire décisif à l'Ukraine". D’après lui, ce renforcement de l’autonomie était nécessaire pour "la sécurité collective, comme l'est la fiabilité de l'engagement américain et canadien à l'égard des alliés européens".
Discuter