Alors que l’Organisation internationale du cacao ambitionne la création d’une bourse commune du cacao en Afrique, ce projet a les bénéfices non négligeables.
Une fois créée, la bourse "permettrait aux pays producteurs d’être souverains sur leurs produits". Ensuite, ils pourront fixer "le prix valu de leur produit", estime dans un entretien à Sputnik Sophie Tatiana Ngoye, doctorante en relations internationales à l'université de l'amitié des peuples de Russie.
En effet, la fixation des prix de matière première constitue actuellement un problème avec les grands acheteurs: "Nos États africains n’ont pas la maîtrise du mécanisme de fixation des prix de nos produits en général".
De plus, la mise en place de bourse permettra de trouver d’autres acheteurs:
"Diversifier les partenaires économiques pourra permettre dans un premier temps et très rapidement de mieux valoriser le prix des matières premières et de répondre aux attentes pressantes de nos braves paysans et agriculteurs".
D’après Doué Taï Henri, président de la Chambre de commerce et d’industrie ivoiro-russe, interrogé également par Sputnik, "les retombées seront à priori très bénéfiques", car cela permettra de réguler le prix du cacao sur le marché mondial et favorisera la vente par anticipation de la production.
Il qualifie le projet de "bonne initiative", avant d’ajouter:
"Pourvu que cette initiative aboutisse effectivement à la création de cette bourse de cacao en Afrique pour ces pays producteurs".
Début décembre, l’Organisation internationale du cacao a annoncé que des études sur la possibilité de créer une bourse du cacao en Afrique vont être lancées. La Côte d’Ivoire, le Ghana, le Nigeria, le Cameroun pourraient être impliqués dans le projet. Aujourd’hui, les cours du cacao sont décidés à Londres et à New York.
Les obstacles
Sophie Tatiana Ngoye anticipe des obstacles à la création de la bourse: les quatre pays concernés ont des monnaies différentes, il faut donc s’accorder sur la devise utilisée pour libeller les contrats.
D’autres défis sont beaucoup plus prosaïques:
"Ces pays doivent également faciliter également l’accès à l’électricité et à Internet aux agriculteurs enfin qu’ils puissent découvrir les prix à temps réel".
Comme le rappelle Doué Taï Henri, le revenu des paysans producteurs de cacao représente seulement 1% de l'argent que génère le commerce mondial du cacao.
Il faut également réduire les intermédiaires "qui empochent des profits substantiels dans la chaîne d’exportation", rappelle l’experte.