L’armée US veut priver ses Marines de leurs portables

Soucieux de rendre ses effectifs moins traçables dans un conflit potentiel contre des adversaires dotés de haute technologie, le corps des Marines envisage de limiter l’utilisation des téléphones portables, relate le Marine Corps Times.
Sputnik
Le général David Berger, commandant du corps des Marines, a déclaré à Washington mercredi 7 décembre que la guerre en Ukraine avait mis en relief la nécessité pour les Marines de limiter la signature électronique par le biais des téléphones portables, rapporte le Marine Corps Times.
Limiter leur utilisation est donc un objectif clé dans l’hypothèse d’un conflit éventuel contre des adversaires dotés de haute technologie.
"Chaque fois que vous appuyez sur un bouton, vous émettez… C'est mauvais, cela vous fera tuer", a indiqué le général.

Une tâche difficile concernant les jeunes

La menace vient notamment des armes de précision à longue portée. Force Design 2030, la refonte du corps des Marines que David Berger dirige depuis ses débuts en tant que commandant cherche à rendre la force plus agile et moins facilement traçable.
"C'est particulièrement difficile pour les effectifs de la génération Z. Chaque Marine, chaque soldat, chaque marin grandit avec cela maintenant. Ils ne pensent qu’à appuyer sur un bouton, c'est ce qu'ils font toute la journée", a-t-il noté.
Le commandant de la II Marine Expeditionary Force de l'époque, le lieutenant-général Brian Beaudreault, avait déclaré en 2020 que les unités de Marines suivraient probablement l'exemple de la 82e division aéroportée dans laquelle l’utilisation des appareils électroniques personnels a été interdite lors des déploiements.

Les applis sportives dans le viseur

En 2018, l'armée américaine avait interdit les applications de suivi de la condition physique pour les troupes déployées après qu’une carte globale des utilisateurs avait été révélée au grand public. Elle recensait toutes les données GPS téléchargées sur l’application Strava.
On avait alors découvert que des militaires américains avaient activé le GPS sur des sites sensibles en Afghanistan, en Syrie et à Djibouti.
Fin août dernier, l’application Strava a aussi été à l’origine de la divulgation accidentelle d’informations sur des sous-marins de la base de Faslane, abritant une partie de la force nucléaire britannique.
Des officiers auraient même publié sur les réseaux sociaux des traces GPS de leur course à bord des navires.
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