Le ministère libyen des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a condamné mercredi, dans un communiqué, "les actions irresponsables dans la passation de contrats avec des sociétés internationales qui effectuent des recherches et de l'exploration pétrolière et gazière aux frontières maritimes libyo-grecques".
Athènes est ainsi accusé de profiter de la crise libyenne pour définir et imposer les frontières maritimes. Selon le ministère, la Grèce "conclut des contrats d'exploration pétrolière et gazière dans une zone contestée au sud et au sud-ouest de la Crète" avec des sociétés internationales d'hydrocarbures.
Tripoli promet de continuer "à défendre ses frontières maritimes et ses droits souverains dans ses espaces maritimes par tous les moyens juridiques et diplomatiques disponibles".
Le ministère a confirmé les informations concernant les contrats conclus avec ce genre de sociétés pour des travaux de prospection et d'exploration pétrolière et gazière, effectués en Méditerranée orientale par le navire SANCO SWIFT.
Instabilité politique
Le gouvernement d’unité nationale a été formé en Libye en mars 2021 pour réunir les parties en conflit, à savoir le gouvernement de transition reconnu par l’Onu et le cabinet soutenu par les forces du maréchal Khalifa Haftar.
Les autorités turques et libyennes ont signé, début octobre, un accord sur l’exploitation des gisements d’hydrocarbures. Athènes estime de son côté que le mandat du gouvernement d’unité nationale a pris fin, et que celui-ci n’est donc pas habilité pour signer des accords internationaux. Ce conflit a donné lieu à un scandale diplomatique à la mi-novembre, le chef de la diplomatie grecque refusant de descendre de l’avion à Tripoli.
La Lybie est depuis des années en proie à une crise politique, et a de facto deux cabinets de ministres: le gouvernement d’unité nationale à Tripoli présidé par Abdul Hamid Dbeibah, et un cabinet tenu par Fathi Bachagha à l’est, avec le soutien du Parlement.