Six pays de l’UE demandent à Bruxelles de lâcher du lest sur les sanctions antirusses

Les principaux piliers de l’UE souhaitent que Bruxelles soit plus souple avec les exportations russes de céréales et d’engrais, relate le Financial Times. La grogne contre les sanctions s’accentue.
Sputnik
Les sanctions contre la Russie n’en finissent plus de semer la zizanie entre Européens. Après les atermoiements pour instaurer un plafond au prix du pétrole, ce sont désormais les exportations d’engrais et de céréales qui posent problème, annonce le Financial Times.
Six pays de l’UE –l’Allemagne, la Belgique, la France, l’Espagne, les Pays-Bas et le Portugal- ont ainsi critiqué les restrictions sur ces approvisionnements. Ces États considèrent que les recommandations édictées par la Commission européenne ne sont pas fondées juridiquement et portent atteinte à la sécurité alimentaire des Vingt-Sept.
"La situation juridique actuelle amène à critiquer ces sanctions, qui entravent le commerce de denrées alimentaires et d'engrais […]. Ceci est contraire à la politique de sécurité alimentaire commune de l'UE", indique un mémorandum signé par les six pays et relayé par le Financial Times.
Les cargaisons alimentaires sont parfois retenues dans les ports européens, car les entreprises ont peur de participer à des transactions liées à la Russie et à des entités sous sanctions, soulignent encore les signataires.
Ils demandent donc des clarifications, qui exonéreront de responsabilité "les fonds ou ressources économiques" nécessaires à l'achat et au transport de produits agricoles et alimentaires.

Ras-le-bol et allègements

Depuis quelques semaines, des voix s’élèvent pour que l’Europe assouplisse certaines de ses restrictions vis-à-vis de la Russie. Les compagnies aériennes européennes pourraient notamment recommencer à utiliser l’espace aérien russe, pour éviter la concurrence de leurs homologues asiatiques, avait demandé récemment Willie Walsh, ancien patron de British Airways et président de l’Association du transport aérien international.
Ces critiques ont d’ailleurs déjà donné lieu à des aménagements. En septembre, l’UE avait ainsi allégé ses sanctions sur le charbon russe. Les Vingt-Sept n’ont toujours pas le droit d’en importer, mais son transport par des navires européens est désormais possible.
Une mesure qui a d’ailleurs fait exploser la demande. Les exportations de charbon russe par voie maritime ont ainsi atteint des sommets en octobre, avec 16,6 millions de tonnes, proche des records de juillet, selon la société d’analyse Kpler.

Sanctions européennes contre Moscou

L’UE a déjà adopté huit trains de sanctions contre la Russie depuis février et se prépare à en adopter un neuvième.
Le Président russe a récemment souligné que cette politique visant à affaiblir la Russie et à saper sa stabilité financière faisait partie d'une stratégie à long terme de l’Occident. Toutefois, ces sanctions ont porté un coup dur à l’ensemble de l’économie mondiale, a-t-il ajouté.
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