Boycott de la culture russe? Un fait "très marginal à l'échelle de tous les pays d'Europe"

Malgré des cas isolés de politisation, il n’y pas de "boycott institutionnel" de la culture russe en Europe, assure à Sputnik l’artiste français Bastien Loukia. Toute forme d’annulation culturelle est dangereuse, prévient cet illustrateur qui a adapté en BD le célèbre roman Crime et châtiment de l’écrivain russe Dostoïevski.
Sputnik
L’artiste Bastien Loukia, qui a adapté en BD le roman Crime et châtiment du célèbre écrivain russe Fiodor Dostoïevski, revient ce mercredi 7 décembre pour Sputnik sur la perception actuelle de la culture russe en Europe.
Il "n'y a pas eu de boycott institutionnel systématique" de la culture russe en Europe et c’est un fait "très marginal à l'échelle de tous les pays d'Europe", indique l’artiste.

"Cette histoire d'annulation de la culture russe est un malentendu [...]. Les œuvres russes n'ont jamais disparu des bibliothèques, des librairies ou des universités. Juste quelques cas isolés, mais cela a été très exagéré à cause de la communication", soutient-il.

Pour preuve, l’illustrateur donne son propre exemple. Son adaptation de Dostoïevski, "traduite dans cinq pays", reste très prisée du public européen. La semaine dernière, il a participé au Salon du livre russe à Paris, organisé par Le Centre spirituel et culturel orthodoxe russe.
"Ma BD est sortie en 2019 et cette année, je n'ai vu aucun changement sur mes ventes ou sur le regard que les gens portent sur mon travail. Je suis invité par beaucoup d'institutions qui mettent en avant la culture russe".

Quelques annulations

"Toute forme de boycott culturel est dangereux, et confondre l'art et la politique détruit l'âme du projet artistique", alerte l’artiste.
Pourtant, certaines décisions d’universitaires ou programmateurs culturels interrogent. En mars, l'université Bicocca de Milan était sur le point d'interdire l'étude de l'œuvre de Dostoïevski, selon La Stampa. Sous la pression de ses propres étudiants, l’établissement est revenu sur sa décision.
En avril, le Festival de Saint-Gall a annoncé avoir exclu de son programme l’opéra La Pucelle d’Orléans du compositeur russe Piotr Tchaïkovski, programmé pour juin.

Adapter Dostoïevski en BD

L’artiste français explique les difficultés qu’il a rencontrées lors de l’adaptation de Crime et châtiment: "Le plus difficile a été de rendre par les images, les mots de l'écrivain. Les atmosphères, et les ambiances de Saint-Pétersbourg".
"Ce livre a eu un tel effet sur moi que j'ai tout de suite eu envie d'en faire une adaptation avec les images qui m'étaient venues à l'esprit. Je voulais partager mon expérience, et au travers de la BD, rendre accessible l'œuvre de Dostoïevski à un plus large public", avance-t-il.
Discuter