Les compagnies aériennes occidentales gagneraient à se voir rouvrir l’espace aérien russe, a déclaré l’ex-patron Willie Walsh, président de l’Association du transport aérien international (IATA) lors d’une conférence en Suisse.
Le ciel russe, qui s’étend sur onze fuseaux horaires, a en effet été fermé aux Occidentaux, après le début du conflit en Ukraine. Mais les compagnies chinoises et du Moyen-Orient continuent de le survoler et possèdent donc un net avantage sur leurs homologues occidentales, obligées parfois de faire des détours de quatre heures pour contourner la Russie, a expliqué Willie Walsh.
"Nous devrions chercher à rouvrir l'espace aérien russe pour le rendre accessible à toutes les compagnies aériennes et pour transiter par les vols sibériens traditionnels, afin que l'Europe puisse accéder à l'Asie de la manière la plus efficace" a ainsi déclaré Willie Walsh cité par The Telegraph.
La lutte sera encore plus déséquilibrée si Pékin assouplit ses restrictions sur les vols, en sortant de la stratégie "zéro Covid", a souligné celui qui fut aussi le patron de British Airways. Par effet de ricochet, le ciel européen est aussi très encombré, a-t-il ajouté.
Un secteur en convalescence
Le chiffre d’affaires des compagnies aériennes a pris du plomb dans l’aile durant la pandémie de Covid. Certaines ont tout bonnement dû mettre la clef sous la porte, comme la fameuse compagnie italienne Alitalia.
Le secteur s’est un peu rétabli en 2022, mais accuse toujours une perte de 6,9 milliards de dollars, selon les chiffres de l’IATA. C’est toujours mieux que les 42 milliards de perte en 2021 et les 137 milliards en 2020.
La fermeture du ciel russe a par ailleurs entraîné des problèmes de fret. Au Japon, les prix de certains sushis se sont par exemple envolés à cause de celui du saumon cru de Norvège, auparavant importé via des vols directs survolant la Russie.