Macron pointe une "désynchronisation" des relations entre l'Europe et les États-Unis

La facture élevée du gaz américain pour les Européens, ainsi que les subventions accordées par Washington à ses producteurs ont fait que les relations entre l'Europe et les États-Unis ont besoin d’être resynchronisées, a fait savoir le Président français.
Sputnik
Emmanuel Macron a désigné plusieurs domaines dans lesquels les relations franco-américaines devraient être repensées. Son interview rendue publique le 4 décembre, a été enregistrée avant sa visite officielle de trois jours aux États-Unis.
"À regarder la situation aujourd'hui, il y a bien une désynchronisation", a-t-il indiqué dans une interview à la chaine CBS.
Il explique que la cause de cette situation réside dans l’énergie: "L'Europe est acheteur de gaz et de pétrole. Les États-Unis sont producteurs. Et quand on regarde la situation, nos industries et nos ménages n'achètent pas au même prix. Il y a donc un grand écart qui impacte le pouvoir d'achat et la compétitivité de nos sociétés".
Actuellement, les industriels européens achètent des hydrocarbures américains environ 6 fois plus cher que les consommateurs internes.

"C'est mauvais pour l'Europe"

Le Président français a taclé au passage la loi sur la réduction de l’inflation (IRA), une nouvelle législation qui prévoit 430 milliards de dollars d'investissements pour aider les entreprises à faire face à l'inflation et au dérèglement climatique.
"Je pense que l'intérêt principal est évidemment de protéger vos classes moyennes, ce qui est très juste. Je fais de même pour mon pays. Et cela est fait pour être compétitif vis-à-vis de la Chine. Mais le résultat de la récente décision [l’adoption de l’IRA], je dirais, c'est que c'est mauvais pour l'Europe", a-t-il lancé.
Emmanuel Macron a déclaré qu'il avait fait part à Joe Biden de ses préoccupations et qu'il avait convenu de "réparer" les conséquences de cette politique.
Concernant l’Ukraine, Macron a indiqué que l’Europe et les États-Unis participent au conflit "au nom de principes identiques", mais que "le prix du conflit n’est pas le même de part et d'autre de l'Atlantique".
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