En 1905, le territoire de la future Centrafrique est devenu une colonie française sous le nom d’Oubangui-Chari. Puis, sous l’impulsion de Barthélémy Boganda, ancien prêtre, le pays s’est transformé le 1er décembre 1958 en République centrafricaine pour officiellement obtenir son indépendance le 13 août 1960.
"C'est au niveau purement psychologique que l'on peut déterminer le changement à peine visible intervenu dans la vie des Centrafricains en cette période 1958-1960. Il s'était manifesté une euphorie se traduisant par un sentiment de grande joie, de contentement, d'exaltation chez les Centrafricains à l'époque", a raconté à Sputnik Blaise Yandji, historien, directeur de l'École normale supérieure de l’université de Bangui.
Selon lui, ces populations avaient la ferme conviction d'être libérés des travaux forcés dans les plantations d'hévéas ou de coton. "Celles-ci ne se sentaient plus livrées aux razzias des nomades en quête d'esclaves. Sur toute l'étendue du territoire, les gens s'étaient organisés pour des manifestations culturelles caractérisées par des danses et des défilés."
Sécurité, fierté, espoir
Témoin de ces événements, Oscar Ngadangoua, âgé de 74 ans, s’est souvenu qu’en effet, partout dans le pays, "on a assisté à des scènes de réjouissances populaires marquées par des danses folkloriques, de la musique, des orchestres et autres activités, notamment les défilés."
"Le sentiment de sécurité, de fierté, d'espoir, avec un avenir meilleur avec cet homme qui est Barthélemy Boganda. L'accession à l'indépendance, c'est la liberté retrouvée et l'esclavage devait disparaître", a-t-il affirmé.
Resserrer les liens de fraternité
Toutefois, aujourd’hui des peuples centrafricains s’entre-déchirent dans des crises militaro-politiques. Si Barthélémy Boganda était toujours en vie, il demanderait aux Centrafricains "de cultiver la paix dans leur esprit, la résilience et de resserrer les liens de fraternité en exaltant le patriotisme", a estimé Blaise Yandji.
"Je pense pour ma part, que s'il était encore là, il exigerait de ses compatriotes de privilégier le dialogue. Aux autorités, il demanderait certainement, et surtout aux hautes autorités, de rompre avec les politiques menées par les régimes précédents et de tenir un discours encourageant, même s'il doit déplaire à une partie de la base électorale."