Les préparatifs d’annexion de l’Ukraine occidentale battent leur plein en Pologne, selon le directeur du Service russe des renseignements extérieurs (SVR) Sergueï Narychkine.
"Des informations reçues par le Service russe des renseignements extérieurs témoignent que Varsovie accélère les préparatifs de l’annexion des territoires d’Ukraine occidentale: les régions de Lvov et d’Ivano-Frankovsk, ainsi que la majeure partie de la région de Ternopol", a-t-il signalé à Sputnik.
Pour justifier l’annexion, Varsovie envisage des référendums sur les territoires en question.
"Les dirigeants polonais ont décidé d’utiliser le succès de l’expérience russe liée à la restitution de ses territoires historiques par le biais de référendums afin de légitimer les acquisitions territoriales envisagées", a-t-il détaillé.
Compensation pour l’aide militaire
M.Narychkine estime que Varsovie se propose d’agir vite, craignant qu’en hiver ses partenaires au sein de l’Otan ne tentent de s’entendre avec Moscou sans prendre en considération les intérêts des Ukrainiens et des Polonais.
D’autant plus que les dirigeants polonais sont convaincus qu’ils méritent une compensation généreuse pour l’aide militaire à Kiev et l’accueil des réfugiés.
Le chef du SVR a mis en garde Varsovie contre les tentatives d’annexer ces territoires. Il a rappelé que l’histoire connaissait "de tristes exemples d’affrontements entre les nationalistes ukrainiens et polonais" et a appelé à ne pas répéter les mêmes erreurs.
Fin avril, M.Narychkine avait déclaré que Washington et Varsovie examinaient des projets de mise en place d’un contrôle militaro-politique polonais sur "les territoires historiques" de la Pologne en Ukraine. Il s’agit, au fond, de répéter le "marché" historique après la Première Guerre mondiale, alors que la Triple-Entente avait reconnu le droit de Varsovie d’occuper une partie de l’Ukraine. Il s’agissait de protéger la population contre "la menace bolchévique", puis d’incorporer ces territoires.
Selon lui, il est prévu que la "force de paix" polonaise sera déployée dans les régions ukrainiennes où la menace du face-à-face avec les militaires russes est minimale.