Il n'y a "pas de désaccord sérieux" entre Rosatom, entreprise publique russe spécialisée dans le nucléaire, et le gouvernement namibien au sujet de leur projet d’extraction d’uranium, a noté l’ambassadeur du pays en Russie, dans un entretien à Sputnik.
Cependant, il importe de mener un travail auprès des habitants de la région concernée, dans l’est du pays:
"Il semble y avoir des problèmes de confiance avec la population locale qui vit dans la zone d'exploration. Ils s'inquiètent d'une éventuelle contamination des eaux souterraines en raison de la méthode d'exploitation minière proposée", explique Clemens Handuukeme Kashuupulwa.
Pour extraire ce minerai en Namibie, Rosatom envisage d’utiliser la méthode de lixiviation in situ (ISL), dont il se sert déjà en Russie. Elle est "absolument respectueuse de l'environnement" et "ne pollue pas", a récemment assuré Kirill Komarov, premier directeur général adjoint de Rosatom.
Cette technique, relativement moderne, consiste à injecter une solution à travers un minerai par le biais d'un premier forage, puis quelques mois plus tard, les produits dissous par cette solution sont pompés à la surface grâce à un deuxième forage. Par conséquent, l’uranium est extrait de la roche hôte sans qu’il soit nécessaire d’excaver et de traiter le minerai, afin d’éviter la production de résidus.
Informer la population
Comme l'extraction par dissolution sera utilisée en Namibie pour la première fois - toutes les autres mines utilisent des méthodes conventionnelles - il faut "convaincre" la population locale, poursuit le diplomate namibien:
"Rosatom doit mener des travaux scientifiques supplémentaires pour convaincre la population qu'il n'y aura pas de pollution des eaux souterraines".
Le groupe russe s’est déjà dit prêt à inviter des spécialistes namibiens pour les convaincre de la fiabilité de la méthode.
Projet à avantages économiques
Uranium One, branche de Rosatom, explore les réserves d’uranium dans la région d’Omaheke dans l’est de la Namibie depuis 2010. Ce pays africain est l'un des principaux pays au monde en termes de gisements d'uranium, avec 7 % des réserves mondiales.
Juste après son lancement, le projet, baptisé Wings (ailes en français), a été suspendu à cause du moratoire sur les activités d'exploration d'uranium déclaré par le gouvernement namibien. Après sa levée en 2018, le projet est entré en phase active.
D’après Rosatom, le projet sera économiquement très bénéfique pour la Namibie avec un potentiel d'investissement estimé à 500 millions de dollars. De plus, il créera environ 600 emplois sur le terrain même et jusqu'à 20.000 emplois dans les industries connexes.