À l’instar de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest déplorant l’impact direct du blocage des produits agricoles russes sur leurs économies, la Namibie fait face à une situation alimentaire tendue, a indiqué à Sputnik l’ambassadeur namibien en Russie.
Du blé à trouver
En 2022, la part du blé importé de Russie va chuter drastiquement, contrairement à son taux de 34% enregistré pour l’année précédente, a alerté le diplomate.
"Ce chiffre [les importations] devrait tomber en dessous de 10% pour l'exercice en cours en raison du conflit actuel entre la Russie et l'Ukraine. De nombreux importateurs peuvent préférer se mettre en quête de marchés alternatifs en Europe et en Afrique du Sud", a décrit Clemens Handuukeme Kashuupulwa.
Des engrais onéreux
Le diplomate namibien a également pointé la hausse des prix alimentaires dans son pays à cause de la flambée des prix des engrais russes.
"Les sanctions sur les exportations d'engrais en provenance de Russie ont augmenté le coût des engrais en Namibie de plus de 50%, ce qui a finalement augmenté le coût de production et, par conséquent, a entraîné une hausse des prix des denrées alimentaires", a-t-il expliqué.
D’après lui, pour 2022, la Namibie a importé seulement 4% de ses engrais de Russie, la plupart a été achetée en Afrique du Sud.
Auparavant, la Russie avait annoncé le transfert gratuit de 300.000 tonnes d'engrais aux pays pauvres, dont beaucoup africains. Si la Namibie est incluse dans cette liste, "cela contribuera à résoudre les problèmes de sécurité alimentaire dans le pays", a ajouté le diplomate.
Blocage des produits agricoles russes
Si l’Union européenne indique que ses listes de sanctions contre la Russie, adoptées progressivement depuis février 2022, "excluent explicitement l'approvisionnement alimentaire et les engrais", Moscou a à plusieurs reprises signalé des cas de blocage de navires contenant des céréales et fertilisants russes dans les ports européens.
Les producteurs et les fournisseurs russes continuent de faire face à l'effet de blocage de l'excès de zèle sur la conformité et aux réglementations prohibitives en matière d'assurance, de fret et de paiements bancaires, a pointé le 17 novembre le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Verchinine.
Par conséquent, selon lui, ces mesures ont résulté en une baisse des exportations russes totales d’engrais de 38%, de mars à septembre 2022. Les pays importateurs ont reçu moins de 8 millions de tonnes de ces produits, a-t-il souligné.