L’autorisation des OGM divise l’opinion publique au Kenya

Le Kenya a décidé d’autoriser les organismes génétiquement modifiés (OGM), suite à la sécheresse qui sévit depuis plusieurs années dans l’est de l’Afrique. Une décision qui ne fait pas l’unanimité, selon Africanews.
Sputnik
Les autorités kenyanes ont décidé depuis peu, de supprimer l’interdiction, en vigueur depuis belle lurette, de cultiver et d’importer officiellement les OGM. Cette résolution fait suite à l’indisponibilité des terres pouvant être labourées et cultivées, qui n’ont pour, la plupart, pas eu de récoltes consistantes depuis presque trois ans, relate Africanews.
Roy Mugiira, Président directeur général (PDG) de l’Autorité nationale de biosécurité du Kenya, pense que grâce à ce choix, une solution est apportée face aux mauvaises récoltes.
"Nous avons mené quelques essais alimentaires confinés pour une variété de maïs améliorée pour résister à la sécheresse. Cela signifie que ce maïs est capable de donner au moins une récolte même en période de stress hydrique élevé, lorsqu’il n’y a pas de pluie. Il a également la capacité de ressusciter plus ou moins. Je veux dire qu’il se dessèche, perd complètement de l’eau jusqu’à environ 20% ou même moins, mais quand une goutte d’eau touche le sol, la plante est capable de revivre", a-t-il expliqué.

Une faible récolte

Alice Muthoni, agricultrice kenyane citée par Africanews, affirme qu’en général après la moisson, les ventes sont élevées, mais depuis quelques années les récoltes ne sont pas importantes, puisqu’elles ne suffisent que pour la consommation personnelle.
"Nous avions l’habitude de vendre beaucoup de maïs après la récolte. Maintenant, nous n’en avons pas eu assez pour un usage commercial, juste un peu pour la subsistance. Cela fait presque trois ans maintenant que nous n’avons rien récolté d’important. Sur une acre, vous pouvez obtenir juste un sac. C’est juste assez pour que nous puissions manger", a-t-elle déclaré.

Une décision impopulaire

Pour Esther Kagai, agricultrice et propriétaire d’une ferme biologique, les cultures OGM ne sont pas la solution pour pallier à la crise alimentaire, il faut de préférence donner aux agriculteurs l’accès à l’eau.
"Je pense que ce qui nous manque dans notre pays, c’est l’eau. Regardez les gens qui ont assez d’eau, avec de bonnes graines, pas des graines OGM, ils se portent bien. Ils n’ont pas faim. Les semences OGM, qui suscitent tant de controverses, je pense que notre Président aurait dû les mettre en veilleuse pendant un certain temps pour que la sécurité de ces choses soit établie", a-t-elle critiqué, selon la même source.
L’Afrique de l’est est frappée depuis plus de 40 ans par la pire sécheresse de tous les temps.
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