Huawei à l’assaut de l’Afrique

Banni aux États-Unis et en Europe, Huawei a tourné ses regards vers l’Afrique qui opte pour la transformation numérique et dont aucun gouvernement n’a interdit ses ventes d’équipements de réseaux de télécommunications.
Sputnik
Face aux interdictions persistantes aux États-Unis et en Europe, le constructeur chinois d’équipements de réseaux de télécommunications Huawei concentre ses ventes en Afrique, rapporte ComSoc.
"En tant que troisième vague du marché mondial de la 5G, l'Afrique ouvrira l'ère de la 5G en 2023", a déclaré Benjamin Hou, président des activités de Huawei en Afrique du Nord, lors du sommet Africa 5G, qui s'est tenu à Bangkok, en Thaïlande, le 24 octobre.
Huawei a déjà construit une infrastructure importante de technologies de l’information et des communications à travers l’Afrique. Ceci alors que de nombreux pays, de l’Inde au Japon en passant par l’Occident, bloquent sur leur territoire les produits de Huawei Technologies, ZTE et China Telecom, les considérant comme une "menace à la sécurité nationale".
L’Afrique investit activement dans les équipements et les infrastructures de fabrication chinoise, séduite par les tarifs de faveur lors de la construction des data centres, de la pose des câbles à fibres optiques et de la création de services cloud.
Intervenant à Bangkok, Coulibaly Yacouba, PDG de l'autorité ivoirienne du spectre mobile, a salué l'avènement de l'ère 5G dans son pays plus que jamais en marche.
À la fin du mois dernier, deux autres opérateurs de réseaux mobiles africains – en Afrique du Sud et au Kenya – ont lancé des réseaux 5G alimentés par Huawei. L’Afrique du Sud a été le premier pays de ce continent à déployer en 2019 un réseau commercial 5G utilisant Huawei.

Huawei, mais pas seulement

De nombreux opérateurs africains préfèrent cependant diversifier, en utilisant des équipements aussi bien chinois qu’occidentaux. Tous ne sont pas prêts à soutenir les sanctions occidentales. Plus encore, des filiales locales d’entreprises occidentales comme Vodacom (une filiale de Vodafone) ou Orange utilisent elles-mêmes des équipements Huawei.
Selon les experts du groupe de consultation canadien Centre for Innovating the Future, Huawei a compris que certains pays sont inaccessibles. La société a donc procédé à une "mondialisation verticale" dans laquelle l’Afrique joue un rôle non négligeable du fait que les intérêts nationaux priment pour les autorités locales.
Pour l’heure, aucun gouvernement africain n’a interdit les technologies Huawei.
Même le représentant de la filiale locale d’Orange a déclaré qu’il travaillait activement avec les vendeurs chinois en Afrique, non pas parce que sa société aimait la Chine, mais parce qu’elle avait des relations d’affaires excellentes avec Huawei.
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