Malgré des difficultés économiques auxquelles certains pays européens font actuellement face, la Commission européennes propose d'accorder à l'Ukraine une aide de 18 milliards d'euros pour 2023. Cependant, les Vingt-Sept ne sont pas unanimes quant à l’idée d’emprunter les fonds sur les marchés.
C’est notamment le cas de la Hongrie qui est d’accord pour apporter une aide financière à Kiev mais dit préférer le faire de manière bilatérale. Pour John Ciorciari de la Gerald R.Ford School of Public Policy de l'Université du Michigan, le processus d'aide de l'UE à Kiev est ainsi "lourd".
"L'Allemagne et d'autres acteurs ne veulent guère laisser les autres membres de l'UE s'en tirer en passant trop facilement aux canaux bilatéraux. Cependant, si les conditions continuent de se détériorer en Ukraine, ils n'auront peut-être pas le choix" a-t-il déclaré au magazine d’actualité généraliste américain Newsweek.
Les risques pour Kiev
Quant aux États-Unis, ils ont envoyé près de 20 milliards de dollars d'aide militaire et humanitaire à l’Ukraine depuis le début du conflit et Joe Biden assure que Washington continuera de soutenir Kiev. Or, un sondage publié fin septembre par l’institut Quincy indique que 57% des Américains veulent que Washington poursuive les négociations dès que possible pour mettre fin à la guerre, même si cela signifie que l’Ukraine doive faire des compromis avec la Russie.
Javed Ali, professeur agrégé de la même école, estime que sans aide de l’Occident, Kiev risque de perdre du terrain face à Moscou. D’après lui, le déclin du soutien occidental dont Zelensky bénéficie actuellement pourrait signaler à Poutine qu’il est le temps d’accélérer la campagne militaire ou d’introduire de nouvelles méthodes qui n'ont pas encore été utilisées.