Au Soudan, les récents affrontements ont fait près de 360 morts, selon l’Onu

L’Onu a présenté un triste bilan des combats entre communautés au Soudan. Depuis juillet, les violences y ont fait près de 360 morts et presque 100.000 déplacés.
Sputnik
Au moins 359 personnes ont été tuées, 469 autres blessées dans les affrontements intercommunautaires au Soudan du Sud, d’après les derniers chiffres annoncés par l’Onu.
Plus de 97.000 personnes ont quitté leur foyer. Les combats ont en outre causé d’importants dégâts matériels, ressort-il d’un communiqué des Nations unies publié le 3 novembre.
"Les affrontements entre les communautés ethniques sont enracinés dans des problèmes de longue date concernant la propriété foncière et la représentation ethnique", a déclaré la conseillère spéciale des Nations unies pour la Prévention du génocide, Alice Wairimu Nderitu.

Maintien de la violence dû aux réseaux sociaux

Débutées en juillet, les violences ont repris en septembre, puis à nouveau en octobre. Elles se sont propagées d’Al Rosires à Wad Al Mahi, dans l’état du Nil Bleu.
"Il y a un risque d'une nouvelle escalade, car des sources locales ont signalé que des groupes ethniques de l'autre côté de la frontière étaient mobilisés pour soutenir la violence dans le Nil Bleu", a-t-elle averti.
La Conseillère spéciale s'est dite particulièrement préoccupée par les réseaux sociaux, sur lesquels la violence et les représailles ont été alimentés par des discours de haine.
En dépit d’un accord de "cessation des hostilités" par les communautés belligérantes, les affrontements ont continué.
"La violence répétée sape les efforts d'atténuation et de renforcement du dialogue intercommunautaire", a déclaré Mme Nderitu.

Une lueur d’espoir?

La haut responsable de l’Onu a félicité les efforts du gouvernement de la région du Nil Bleu pour l’arrêt de la violence, le rétablissement de l’ordre et l’établissement d’un comité chargé d’enquêter sur les violences dans la localité de Wad al Mahi.
"Ce n'est qu'en assurant la responsabilité que le cycle de la violence sera brisé", a-t-elle déclaré.
Elle a également appelé le peuple soudanais, y compris les chefs religieux et autres à faire entendre leur voix pour "dénoncer la haine et être solidaire avec les communautés affectées conformément au Plan d'action de Fès".
Enfin, Mme Nderitu a exhorté les entreprises de technologie et de médias sociaux à "arrêter la propagation de l'incitation et de la haine" sur leurs plateformes, comme recommandé par la Stratégie et le Plan d'action des Nations unies contre le discours de haine.
Pour rappel, le conflit très violent dure depuis 2013 au Soudan et fait des ravages dans la population. Il a entraîné la fuite de plusieurs millions de personnes.
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