La Côte d'Ivoire s'apprête à récupérer le tambour parleur Djidji Ayôkwé conservé en France

La Côte d'Ivoire s'apprête à accueillir très prochainement le Djidji Ayôkwé, le tambour parleur centenaire du peuple Atchan ou Ebrié d'Abidjan, pris en 1916 pendant la colonisation et actuellement conservé au musée du Quai Branly, à Paris.
Sputnik
Une cérémonie visant à conjurer les mauvais sorts pour faciliter le retour du tambour parleur centenaire Djidji Ayôkwé de France en Côte d'Ivoire s'est tenue le 27 octobre au siège de la chefferie d'Adjamé-village à Abidjan, rapporte le portail officiel du gouvernement ivoirien.
La ministre ivoirienne de la Culture et de la francophonie, Françoise Remarck, a pris part à cette cérémonie organisée par le Collectif des chefs de la fratrie Bidjan.
"C’est un moment historique pour notre pays. La Côte d’Ivoire, à l’instar de nombreux pays à travers le monde, est engagée dans une démarche inclusive pour le retour de ses biens culturels dont elle est privée depuis plus d’un siècle. Cette privation ayant entraîné désarroi, peine, colère, incompréhension, puis une volonté ferme portée par les plus hautes autorités de ce pays, de la restitution de ce qui nous appartient, notre socle, notre patrimoine qui nous conférait une force et qui était un facteur de cohésion", a affirmé Françoise Remarck.
Selon la ministre, une délégation de chefs se rendra au Quai Branly dans quelques jours pour la cérémonie rituelle qui doit permettre la restauration de l’objet sacré.

Le tambour parleur Djidji Ayôkwé

Selon le site, le Djidji Ayôkwé, ce qui signifie "panthère-lion" en français, est un tambour sacré du peuple Atchan ou Ebrié d'Abidjan. Il fait 3,5 m de long pour 0,78 m de diamètre. Saisi en 1916, pendant la colonisation, il est actuellement conservé au musée du quai Branly, en France. Il y a donc 106 ans que cet objet du patrimoine culturel a quitté la Côte d’Ivoire.
Symbolisé par le chiffre 4, le ’’Djidji Ayôkwé’’ arbore quatre couleurs: le rouge, le noir, le blanc et le bleu. Il concentre toute la civilisation tchaman et bidjan, les fondateurs d’Abidjan.
Ce chiffre 4 renvoie aux quatre villages bidjan, notamment Bidjanté (actuel Attécoubé), Bidjandjèmin (actuel Adjamé), Cocody-village et Bidjan-Santé. Il ramène également aux quatre générations, à savoir Gnando, Dougbo, Tchagba et Blessoué, explique la même source.
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