Pendant près de deux semaines, en octobre 1962, l’humanité retenait son souffle après que l'URSS ait déployé des missiles nucléaires à Cuba pour contenir l'agression américaine et pour répondre à l’installation de missiles nucléaires américains en Turquie. Soixante ans après, le conflit en Ukraine et une possible provocation nucléaire ukrainienne à la "bombe sale", évoquée par les autorités russes, met de nouveau tout le monde sous pression.
Dans une interview accordée à Sputnik, Manuel Espinoza, analyste au Centre régionale de recherche internationale du Nicaragua, a dit que la planète a toujours été exposée à un risque constant de destruction nucléaire depuis le largage des bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki en août 1945.
"Il s'agissait soi-disant d'un danger caché, qui ne concernait que les puissances nucléaires. Dans cet ordre mondial bipolaire, il y avait ses propres règles du jeu et la crise des missiles de Cuba de 1962 a généré un nouveau modèle de coexistence qui consistait à respecter l'accord verbal. Mais après l'effondrement du camp socialiste, les États-Unis et l'Otan ont commencé à se rapprocher des frontières post-soviétiques", a-t-il indiqué.
Selon M.Espinoza, Vladimir Poutine a mis en garde contre les menaces d’agression à l’encontre de la Russie et d’une réponse "décisive" si elles ne cessaient pas.
"Tout cela a été déclenché par les États-Unis et l'Otan qui se sont approchés des frontières de la Russie et par des exercices militaires à moins de 30 km de son territoire en utilisant des cuirassés, des porte-avions et des avions à armement nucléaire", a-t-il précisé.
Une menace "plus importante"
Sans vouloir assimiler la situation d'alors à la réalité de 2022, la politologue nicaraguayenne, Josseline Yalesca Muñoz Berroterán, a pour sa part évoqué auprès de Sputnik l’existence d’un "danger caché" d'une plus grande escalade.
Selon elle, cela s’inscrit dans le contexte de "l'intensification de la rhétorique antirusse alimentée par les médias américains et européens".
"L'objectif principal est de retourner l'opinion publique contre Moscou en le présentant comme le seul acteur capable d'utiliser des armes nucléaires", a-t-elle noté.
De son côté, l’interlocutrice a dit ne pas voir que "la Russie est intéressée par une escalade du conflit, même si les provocations de l’Otan se poursuivent", comme les exercices de l’Alliance qui auront lieu à la fin du mois.