Le Président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, a mis fin, ce mardi 25 octobre, aux fonctions de la présidente de la Cour constitutionnelle.
"Sont [...] rapportées les dispositions du décret du 10 avril 2017 entérinant l'élection des membres du bureau de la Cour constitutionnelle, en ce qui concerne exclusivement Madame Danièle Darlan, pour empêchement définitif" à la suite de sa mise à la retraite de la fonction publique, proclame un décret du chef de l'État lu à l'antenne des radios et télévisions publiques.
Le décret a été aussitôt attaqué par l'opposition qui l'accuse de "coup d'État" dans le but de modifier la loi fondamentale et autoriser le Président actuel à briguer un troisième mandat.
M.Touadéra "vient d'opérer, ce jour, un coup d'État constitutionnel en violant la sacro-sainte règle constitutionnelle de l'inamovibilité des juges de la Cour", écrit dans un communiqué le Bloc Républicain pour la Défense de la Constitution (BRDC), plateforme de partis d'opposition et d'organisations de la société civile.
À la tête de la juridiction suprême qui a récemment invalidé plusieurs décrets et projets de loi, Danièle Darlan est considérée, dans ce pays d'Afrique centrale, comme le symbole du bras de fer entre le camp de M.Touadéra et l'opposition.
Réforme constitutionnelle
M.Touadéra avait été réélu pour cinq ans en décembre 2020 avec 53,16% des voix. Fin août, il avait installé par décrets un comité chargé de rédiger une nouvelle Constitution.
Toutefois le 23 septembre, la Cour constitutionnelle les avait annulés sur saisine de l'opposition qui redoutait une remise en cause de l'interdiction de briguer plus de deux mandats dans l'actuelle loi fondamentale.