S’exprimant à l'issue du Conseil européen à Bruxelles, le dirigeant français a abordé le sujet sensible des prix trop élevés sur les hydrocarbures. Pour Emmanuel Macron, il est crucial de débattre de ce sujet avec les États-Unis et la Norvège qui en produisent.
"Il ne faut peut-être pas que [les producteurs d’hydrocarbures] fassent du surprofit. […] Les vrais surprofits sont là. […] Il ne peut pas y avoir d’alliés à deux vitesses ou de liberté à deux vitesses", a-t-il estimé.
"Un double standard"
L’économie nord-américaine fait des choix "d’attractivité", mais cela crée "un double standard", a jugé le chef de l’État français, alors que les prix du gaz en Europe sont deux fois supérieurs à ce qu’ils étaient au début du conflit ukrainien.
"Les prix de l’énergie américains […] sont beaucoup plus bas que les nôtres […], leurs producteurs d’hydrocarbures vendent trois ou quatre fois le prix de ce qu’ils vendent à leurs industriels chez nous", a déploré le Président français.
Il a de plus cité "des aides d'État allant jusqu'à 80% sur certains secteurs quand c'est interdit chez nous", ce qui crée également "un double standard".
"C’est un vrai sujet, [qui touche à] la sincérité du commerce transatlantique", a-t-il conclu.
Alors qu’il en avait déjà débattu "de manière amicale" avec le Premier ministre norvégien et le Président américain, Emmanuel Macron s’est dit déterminé à aborder cette question lors de sa visite officielle aux États-Unis début décembre.
"Une domination économique américaine" qui préoccupe
Il y a une dizaine de jours, ce sujet avait également été évoqué par le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire.
Alors que les exportations du GNL américain ont dépassé au premier semestre 2022 les volumes de toute l’année 2021, M.Le Maire a averti les députés français que ces développements pourraient "se solder par une domination économique américaine et un affaiblissement européen".
Selon lui, il est nécessaire de "trouver des relations économiques plus équilibrées sur la question énergétique entre nos alliés américains et le continent européen".
En outre, cette même préoccupation a été exprimée par le ministre allemand de l'Économie et de la Protection du climat, Robert Habeck.
"Certains pays, mêmes amicaux, proposent parfois des prix astronomiques. Cela entraîne naturellement des problèmes, dont nous devons parler", a-t-il indiqué.