Meurtre de deux Chinois en RDC: des militaires condamnés à mort

Six personnes, dont deux colonels de l'armée de République démocratique du Congo (RDC), ont été condamnées à mort vendredi pour le meurtre crapuleux de deux ressortissants chinois qui travaillaient dans le secteur minier.
Sputnik
Quatre autres accusés, des militaires contre lesquels la peine capitale avait également été requise, ont été condamnés à dix ans de prison par la cour militaire de l'Ituri. Un dernier soldat a été acquitté faute de preuve.
En RDC, la peine de mort est régulièrement prononcée mais systématiquement commuée en prison en perpétuité.
"Cela doit servir d'exemple pour les brebis galeuses au sein des forces armées", a réagi auprès de l'AFP le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole des opérations militaires en Ituri, une province riche en or, en proie aux violences de groupes armés. "Pour nous, c'est une victoire dans la lutte contre la mafia et les antivaleurs dans l'armée", a-t-il ajouté.
Selon l'accusation, les deux colonels condamnés à mort avaient organisé et planifié une attaque contre un convoi dans lequel circulaient des travailleurs chinois dans le territoire d'Irumu, en Ituri, dans le but de voler quatre lingots d'or et 6.000 dollars transportés par les victimes.

Ce convoi, qui revenait d'un site minier d'exploitation d'or, avait été attaqué le 17 mars dernier au village Nderemi. Deux ressortissants chinois avaient été tués, leur chauffeur civil blessé.

Un appel envisagé

Les condamnés à mort, parmi lesquels figure un seul civil, ont été reconnus coupables d'association de malfaiteurs, "meurtre pour faciliter le vol" et "violation des consignes". Seul ce dernier chef a été retenu contre les quatre soldats condamnés à dix ans de prison.
Dans sa décision, le tribunal ajoute que tous les condamnés doivent payer conjointement 50.000 dollars au titre des dommages et intérêts aux familles des victimes et restituer l'or et l'argent dérobés.
"Nous avons conseillé à nos clients d'aller en appel et déjà, nous travaillons pour que ces peines soient revues à la baisse", a déclaré un avocat de la défense, Me Jean Marie Vienny Bashige.
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