La Russie a envoyé un courrier au secrétaire général des Nations unies, António Guterres, contenant de multiples plaintes relatives à l'accord sur les céréales conclu en juillet dernier, a fait savoir dans un entretien à Reuters Guennadi Gatilov, représentant permanent de la Russie au siège de l'Onu. Il n'a pas exclu que Moscou puisse se retirer de l'entente.
"Une telle possibilité existe. Nous ne sommes pas contre l'approvisionnement en céréales, mais cet accord doit être équitable; il doit être mis en œuvre de manière juste par toutes les parties", a-t-il tenu à souligner.
Si Moscou constate que ces conditions ne sont pas respectées, notamment l'exportation de céréales et d'engrais russes, "nous devrons regarder les choses différemment", a fait valoir le diplomate.
M.Gatilov a souligné qu'après l'attaque terroriste contre le pont de Crimée, il serait plus difficile pour la Russie de trouver une solution politique à la crise en Ukraine.
"Duperie totale"
Le 22 juillet dernier, la Russie et l'Ukraine, sous égide de l'Onu et de la Turquie, ont signé à Istanbul deux documents pour débloquer les cargaisons immobilisées dans les ports ukrainiens. Le premier est un mémorandum prévoyant que les Nations unies s'engagent à lever diverses restrictions sur les exportations de produits agricoles et d'engrais russes vers les marchés mondiaux. Le second établit un algorithme pour l'exportation de produits agricoles ukrainiens à partir des ports de la mer Noire. Les deux documents font partie d’un seul accord. Ce dernier a une validité de 120 jours.
Néanmoins, comme le souligne Moscou, le volet de l'accord concernant les exportations russes n'est pas respecté. Plus tôt, Vladimir Poutine avait qualifié la livraison des céréales depuis l'Ukraine aux pays pauvres de "duperie totale".