Alors que l’Allemagne se débat avec son ravitaillement en gaz aux portes de l’hiver, en France c’est l’essence qui inquiète. Près de 30% des stations-services du pays font face à la pénurie d’au moins un carburant, a annoncé le ministère de la Transition écologique, ce 9 octobre.
La situation est particulièrement délicate dans les Hauts-de-France (59,1% des stations touchées), le Nord (55,8%) et le Pas-de-Calais (41%). Dans ces deux derniers départements, les préfets ont d’ailleurs interdit le remplissage de jerricans et de bidons. Certaines professions y sont même prioritaires à la pompe, comme les forces de l’ordre et les professionnels de santé.
Grève et retour de bâton
Ces pénuries sont en partie liées à la grève des employés d’Esso et de TotalEnergies, qui réclament des revalorisations salariales depuis fin septembre.
Le bras de fer semble engagé puisque TotalEnergies s’est dit prêt à négocier seulement après un arrêt des blocages. Les protestataires ne l’entendent pas de cette oreille et ont décidé ce 9 octobre de reconduire la grève dans les raffineries.
Le gouvernement a d’ailleurs appelé les deux parties à se retrouver autour de la table, craignant pour l’approvisionnement en essence des Français.
"Une issue doit être trouvée sans délai dans le cadre du dialogue social, qui doit avoir lieu au sein des entreprises. Les Français ne doivent pas subir davantage les conséquences d’un mouvement social. Ce conflit doit cesser", a ainsi déclaré la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier Runacher.
TotalEnergies avait déjà commencé à éprouver des difficultés de ravitaillement après avoir annoncé sa remise de 20 centimes d’euros par litre de carburant. Cette annonce avait fait exploser la fréquentation des stations du groupe qui avaient eu du mal à suivre.