Entre risque nucléaire et instabilité énergétique en Europe, les perspectives autour du conflit ukrainien ne sont guère réjouissantes, a déclaré à Sputnik Oliver Boyd-Barrett, professeur émérite de l’université d'État de Bowling Green, dans l’Ohio.
Voir les deux parties revenir à la table des négociations semble illusoire, Volodymyr Zelensky ayant fermé la porte, selon l’universitaire américain. Le Président ukrainien nourrit en outre une "impression de panique" autour de potentielles attaques nucléaires, pour soutirer encore plus de moyens aux Occidentaux.
Un chantage nucléaire qui ressemble à ce qui a pu se passer durant la crise des missiles de Cuba en 1962. Les personnels politiques ne sont malheureusement plus du tout les mêmes, et il n’existe aucune "équivalence d'intelligence et d'intégrité politique entre Castro et Zelensky", déplore Oliver Boyd-Barrett.
"La Russie n’a aucune raison de croire ce que raconte l'Ukraine ou ses sponsors occidentaux […] Il se peut qu’il n’y ait pas de JFK ou de Khrouchtchev cette fois-ci. C’est-à-dire des hommes ou des femmes ayant suffisamment de leadership et d'intelligence émotionnelle pour savoir quand et comment parler dans l'ombre", explique encore l’universitaire.
L’Europe à la remorque des États-Unis
Oliver Boyd-Barrett affirme par ailleurs que la Russie, convertie depuis 30 ans, au capitalisme ne représente "aucune menace pour l'Occident au-delà de la protection de ses intérêts naturels", contrairement à l’Union soviétique d’antan.
Mais les pays de l’ouest "salivent" pour leur part devant les énormes ressources naturelles russes. D’autant plus dans un contexte de crise énergétique, qui met les Européens à genoux et les force à se tourner vers l’oncle Sam.
"Les dirigeants européens néolibéraux se tournent impuissants vers les États-Unis pour les sortir du pétrin dans lequel ils se trouvent. Mais les États-Unis acceptent cette dépendance européenne infantile; ils ne sont pas les amis de l'Europe", déplore ainsi Oliver Boyd-Barrett.