Moscou reste attaché au principe de l’inadmissibilité d’une guerre nucléaire, déclare Lavrov

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a affirmé que la politique russe dans le domaine de la dissuasion nucléaire était de nature "exclusivement défensive". Face au chantage nucléaire pour lequel opte l’Occident, Moscou défend l’inadmissibilité de ce type de conflit.
Sputnik
La rhétorique nucléaire semble résonner de plus en plus fort. La partie russe a à maintes reprises fustigé l’habitude occidentale de spéculer sur ce sujet. Dans une interview accordée au journal russe Argoumenty i Fakty, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov revient sur la position de Moscou vis-à-vis de ce thème.
Pour lui, "dans le contexte de la crise ukrainienne, ce sont surtout les Américains et leurs alliés qui tentent activement d’adopter une rhétorique nucléaire".
Interrogé quant à la disposition de la Russie à franchir cette étape sans précédent, le ministre russe des Affaires étrangères a expliqué que "les Occidentaux déforment tout, essayant de présenter l'affaire comme si la Russie exprimait des menaces nucléaires et qu'elle pouvait utiliser [ces] armes en Ukraine".
"Je voudrais également souligner que la Russie reste attachée à la déclaration des dirigeants des pays des cinq États dotés d'armes nucléaires, datée du 3 janvier de cette année, qui a confirmé le postulat de l'inadmissibilité de la guerre nucléaire", a tenu à souligner M.Lavrov.
Le ministre a précisé qu’avec ce document, "approuvé au plus haut niveau", il est nécessaire d'empêcher tout conflit armé entre pays dotés d'armes nucléaires.

"Chantage nucléaire"

Annonçant le 21 septembre la mobilisation partielle, Vladimir Poutine a déploré un "chantage à l’arme nucléaire" du côté de l’Otan. Il a précisé qu’il s’agissait aussi des bombardements sur la centrale de Zaporojié.
Auparavant, Washington avait mis en garde Moscou contre une éventuelle utilisation de l’arme nucléaire. Le conseiller présidentiel Jake Sullivan a averti que les conséquences seraient "catastrophiques".
Le 6 octobre, Joe Biden a déclaré que le risque d’une "apocalypse nucléaire" était à son plus haut niveau depuis la crise des missiles cubains de 1962.
Sergueï Lavrov a donc insisté qu’"un tel langage de menaces était absolument inadmissible".
"Nous le laissons entièrement à la conscience des politiciens occidentaux respectifs. Nous n’avons pas l'intention d'aborder ce sujet avec eux, c'est clairement inutile", a martelé le ministre russe des Affaires étrangères.
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